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Cryptolocker : comment s’en protéger et récupérer ses fichiers ?

Rédigé par LockSelf | 29 janvier 2025

 

Les crytpolockers sont une forme de ransomware s’avérant particulièrement destructrice en entreprise. Ces derniers sont capables de chiffrer les fichiers sensibles, et exigent souvent une rançon contre leur récupération. Entre définitions et bonnes pratiques, découvrez notre guide pour restaurer des fichiers infestés par un cryptolocker, et nos conseils pour s’en prémunir. 

 

Cryptolockers : tout ce qu'il faut savoir

Cryptolocker : définition

 

Le cryptolocker est un type spécifique de ransomware dont le but principal est de chiffrer les données d'une organisation pour exiger une rançon en échange de leur déchiffrement. Contrairement à d'autres malwares, un cryptolocker cible spécifiquement les informations sensibles et essentielles, paralysant souvent l'activité de l'entreprise.

Les attaques par ransomware, y compris les cryptolockers, ont coûté près 20 milliards de dollars aux entreprises à travers le monde en 2020. Plus inquiétant encore, les experts prévoient que ce chiffre pourrait atteindre la somme de 265 milliards de dollars d'ici 20311

 

Comment fonctionne un cryptolocker?

 

Les cryptolockers opèrent selon une séquence bien orchestrée, souvent amorcée par une attaque de phishing ou un téléchargement frauduleux. Une campagne de phishing typique envoie des mails convaincants, utilisant des techniques de fraude par ingénierie sociale pour inciter les destinataires à ouvrir une pièce jointe malveillante ou à cliquer sur un lien contenant le malware. Ce lien peut mener à un site web compromis où le cryptolocker s’installe en arrière-plan, tandis que l’utilisateur croit interagir avec une page légitime.

 

Dès que le cryptolocker est en place dans le système, il démarre le chiffrement des fichiers, souvent en utilisant une combinaison de chiffrement symétrique (AES) et de chiffrement asymétrique (RSA) . L’AES, un algorithme de cryptographie symétrique, chiffre rapidement les fichiers, tandis que le RSA utilise une paire de clefs (publique et privée) pour contrôler le déchiffrement. Dans cette méthode, la clef publique du hacker est implantée dans le malware pour chiffrer les fichiers, mais la clef privée nécessaire pour les déchiffrer reste sur un serveur contrôlé par les cybercriminels.

 

Ce processus, rapide et silencieux, cible en général des formats de fichiers critiques comme les documents bureautiques, les bases de données, les photos, et autres données sensibles. 

 

Une fois le chiffrement terminé, un message de rançon apparaît, souvent avec une limite de temps pour augmenter la pression psychologique sur l’organisation. Les cyberattaquants exigent généralement un paiement en cryptomonnaies, difficiles à tracer en raison de leur anonymat. Ces transactions compliquent la tâche des autorités pour remonter jusqu'aux attaquants, leur permettant d’opérer en toute impunité.

 

Le mode de fonctionnement des cryptolockers démontre leur adaptabilité. Certains intègrent des fonctionnalités avancées, comme l'autodestruction de la clef de chiffrement si la rançon n'est pas payée dans le délai imparti, ou encore des techniques d’obfuscation qui masquent le code malveillant pour contourner les solutions antivirus classiques.

 

Cryptolockers : une menace croissante en entreprise

 

Depuis leur apparition en 2013, la menace des cryptolockers n’a cessé d’évoluer et se manifeste par des attaques toujours plus redoutables comme CryptoWall2, qui a infecté des centaines de milliers d'ordinateurs, ou WannaCry3, qui a bloqué des services critiques à travers le monde, y compris des hôpitaux.

Plus inquiétant encore, les versions modernes de cryptolockers adoptent des stratégies de double extorsion : en plus de verrouiller les données, les attaquants menacent de les divulguer en ligne si la rançon n'est pas versée, ce qui renforce la pression sur les victimes pour qu'elles se conforment aux exigences des cybercriminels.

 

Ces campagnes d'extorsion s’adressent aux entreprises de toutes tailles, mais les grandes organisations deviennent des cibles de choix, car elles possèdent souvent des données stratégiques et des ressources financières significatives. 

 

Comment récupérer un fichier infesté par un cryptolocker ?

 

Récupérer des fichiers infectés par un cryptolocker nécessite des mesures immédiates et structurées. Face à ce type d’attaque, l’objectif est d’éviter la propagation du ransomware tout en maximisant les chances de restaurer les données.

 

Recours immédiats pour récupérer les fichiers sans payer la rançon

 

En premier lieu, la restauration des fichiers à partir de sauvegardes sécurisées reste la solution la plus efficace. Identifiez les fichiers touchés, souvent reconnaissables par leurs extensions modifiées, et déconnectez immédiatement les appareils infectés pour prévenir toute contamination du réseau. En isolant les systèmes touchés, vous empêchez le ransomware de s'étendre à d'autres fichiers et répertoires.

 

Accédez ensuite à une sauvegarde récente et non infectée, idéalement stockée hors ligne ou sur un cloud sécurisé, afin de garantir l'intégrité des données. Une fois les fichiers restaurés, effectuez des vérifications pour vous assurer qu’ils sont exempts de tout résidu malveillant avant de les réintégrer dans l'environnement de travail. Les solutions de sauvegarde régulière, notamment sur des disques externes non connectés ou via des fournisseurs de cloud sécurisés, offrent ici une couche de protection précieuse contre les attaques de cryptolockers.

 

Si aucune sauvegarde fiable n’est disponible, une autre approche consiste à utiliser des logiciels de sécurité spécialisés pour détecter et éliminer le ransomware. Des outils comme Malwarebytes ou Bitdefender peuvent identifier et isoler le malware, éliminant ainsi les fichiers infectés par des analyses poussées. Pour renforcer cette méthode, un redémarrage en mode sans échec est recommandé, car il limite l'activité des processus non essentiels et permet de repérer plus facilement les résidus de logiciels malveillants.

 

Outils de déchiffrement gratuits : peut-on espérer récupérer ses fichiers ?

 

Les outils de déchiffrement gratuits peuvent être une alternative intéressante pour certains ransomwares déjà répertoriés, bien que leur efficacité soit limitée aux variantes de ransomware connues. Avant de recourir à l’un de ces outils, il est cependant recommandé de bien identifier le type de cryptolocker en cause. Des plateformes comme ID Ransomware permettent de téléverser un fichier infecté et d'obtenir des informations précises sur le type de ransomware, ce qui facilite la recherche d’outils de déchiffrement adaptés.

 

Une fois le type de ransomware identifié, des sites spécialisés comme NoMoreRansom proposent une base de données de logiciels de déchiffrement gratuits pour de nombreux ransomwares documentés. Le téléchargement et l’exécution de l’outil de déchiffrement approprié offrent une chance de récupérer des fichiers sans avoir à verser de rançon, bien que le processus exige souvent de tester la validité des fichiers pour confirmer leur intégrité.

 

Toutefois, de nombreux cryptolockers, notamment ceux utilisant des méthodes de chiffrement complexes comme l’AES ou le RSA, restent inaccessibles aux outils de déchiffrement disponibles gratuitement. Dans ces cas, lorsque le malware utilise une clef privée stockée sur un serveur distant, la récupération devient beaucoup plus complexe, voire impossible sans intervention des attaquants.

 

Options ultimes : que faire si la récupération est impossible ?

 

Dans les situations où toutes les tentatives de récupération échouent, il est nécessaire d’analyser soigneusement l’impact de la perte de données avant de prendre une décision. L'évaluation de la situation inclut l’analyse de l'ampleur des dégâts et la criticité des fichiers concernés. Pour les entreprises, le coût associé à l'indisponibilité des données peut être important, influençant la prise de décision sur les actions à entreprendre.

 

Faire appel à un expert en cybersécurité représente ici une démarche judicieuse. Les spécialistes de la sécurité possèdent en effet les compétences et les outils nécessaires pour auditer la situation en profondeur et fournir des recommandations adaptées. Ils peuvent déterminer si des méthodes avancées, comme la recherche de failles de sécurité dans le chiffrement utilisé, peuvent offrir des possibilités de récupération supplémentaires.

 

Enfin, il est possible de considérer le paiement de la rançon comme une option, bien que cela comporte des risques non négligeables. Payer la rançon ne garantit en rien que les cybercriminels restitueront les données. De plus, cette décision contribue à financer l’écosystème cybercriminel et pourrait engager des complications juridiques selon les législations en vigueur. 

 

Comment se protéger des cryptolockers en entreprise ?

 

Renforcer la sécurité avec des antivirus et antimalware avancés

 

La protection contre les cryptolockers commence par l'installation de solutions antivirus et antimalware de nouvelle génération. Ces outils vont au-delà de la détection traditionnelle basée sur des signatures pour inclure l'analyse comportementale, qui identifie les activités suspectes en temps réel. Par exemple, lorsqu'un programme commence soudainement à chiffrer de nombreux fichiers, un antivirus avancé peut immédiatement signaler l’activité et isoler le processus avant qu’il ne compromette tout le système.

 

Les solutions de détection et réponse aux menaces sur les endpoints (EDR) sont particulièrement efficaces. Implémenter un EDR en entreprise permet de surveiller en continu les activités sur les dispositifs connectés au réseau, en fournissant une réponse rapide et automatisée en cas de détection d'un comportement anormal.

Vous l’aurez compris, en intégrant des solutions EDR les entreprises renforcent leur capacité à neutraliser les attaques par cryptolockers avant qu'elles n’atteignent des fichiers critiques.

 

Former les collaborateurs à la cybersécurité

 

Bien que le facteur humain soit impliqué dans plus de 90 % des incidents de sécurité4, les collaborateurs peuvent devenir la première ligne de défense de l’entreprise contre les cybermenaces. C’est pourquoi il est indispensable de sensibiliser les équipes aux techniques d’ingénierie sociale, en particulier le phishing. 

 

Des formations régulières, combinées à des simulations de cyberattaques, aident à évaluer et renforcer la vigilance des collaborateurs face aux menaces. En les rendant capables de reconnaître les signes d’une tentative d’hameçonnage, l'entreprise réduit significativement ses risques d'intrusion.

 

De plus, l'établissement de politiques de sécurité claires favorise une application cohérente des bonnes pratiques de protection des données. En définissant des lignes directrices précises sur les comportements à adopter, les entreprises s'assurent que leurs équipes appliquent systématiquement les bonnes pratiques de cybersécurité nécessaires.

 

Assurer la protection des systèmes avec les mises à jour

 

Les cryptolockers exploitent souvent des vulnérabilités logicielles pour s'infiltrer dans les systèmes. Il est donc indispensable de maintenir les systèmes d'exploitation, applications et logiciels à jour. 

 

Pour ce faire, l’automatisation des mises à jour permet de réduire le risque d’omission, et un audit régulier des vulnérabilités aide à anticiper les failles susceptibles d’être exploitées par des cybercriminels. De plus, les correctifs de sécurité doivent être appliqués dès qu'ils sont disponibles pour combler rapidement les failles détectées, et renforcer la défense globale contre les cryptolockers.

 

Sécuriser les données grâce au chiffrement avancé

 

Le chiffrement des données, qu’elles soient en stockage ou en transit, ajoute une couche de sécurité supplémentaire contre les accès non autorisés. Cette mesure garantit que même si les données sont interceptées, elles restent illisibles pour des tiers non autorisés. 

 

Des solutions de stockage et de partage de fichiers sécurisées incluant le chiffrement de bout en bout comme LockFiles et LockTransfer permettent de protéger efficacement les informations sensibles au repos et lors de leur transfert entre différents utilisateurs ou services. 

 

 

Sauvegardes externalisées : une solution indispensable pour la récupération après attaque

 

Les sauvegardes externalisées sont indispensables pour restaurer les données en cas d’attaque de cryptolocker.

En suivant la règle 3-2-1, (qui consiste à disposer de trois copies de sauvegarde, réparties sur deux types de supports différents, dont une stockée hors site), les entreprises font preuve d'une résilience accrue et limitent les conséquences d’une attaque par cryptolocker réussie.

 

Par exemple, une copie de sauvegarde conservée sur un cloud sécurisé et une autre sur un disque dur déconnecté des réseaux permet de restaurer les fichiers infestés, sans avoir à payer de rançon pour déchiffrer la version originale. Des services de stockage sécurisé comme LockFiles permettent ce stockage sécurisé en On-premises ou externalisé dans le cadre d’un hébergement cloud, afin de garantir une reprise rapide et la récupération de l’intégrité des données sauvegardées après une cyberattaque.

 

Renforcer la protection des accès avec des mesures de MFA

 

L'authentification multifacteurs est une méthode de sécurité qui exige plusieurs preuves d'identité avant d'autoriser l'accès à des ressources sensibles. Par exemple, en plus du mot de passe, l'utilisateur peut devoir entrer un code temporaire généré sur une application mobile ou utiliser une donnée biométrique, comme une empreinte digitale.

 

Cette mesure complique l'accès aux ressources pour les cybercriminels, même en cas de compromission d'un mot de passe. Les solutions de gestion des accès privilégiés (PAM) viennent renforcer cette sécurité en surveillant et en gérant les utilisateurs ayant des privilèges élevés, réduisant ainsi les risques d'accès non autorisés (par crytpolocker ou autre), aux systèmes critiques.

 

Segmenter le réseau pour limiter les impacts d'une infection

 

La segmentation réseau est également une méthode recommandés pour empêcher la propagation d'un cryptolocker à travers toute l'entreprise. En effet, en isolant les systèmes critiques, les organisations limitent l’étendue d’une attaque. 

 

Par exemple, la création de sous-réseaux permet de compartimenter différents services ou équipes, ce qui empêche le malware de s’étendre au-delà de sa zone initiale de contamination. L’installation de pare-feu internes et de règles d’accès strictes entre ces segments renforce également la sécurité globale et limite les mouvements latéraux d'un éventuel intrus.

 

Restreindre les droits d'accès pour réduire les risques internes

 

Appliquer le principe du moindre privilège consiste à restreindre les droits d’accès des utilisateurs aux seules ressources nécessaires pour accomplir leurs missions. Cette approche, pilier de la cybersécurité en entreprise, réduit significativement les risques d'exposition de données sensibles et limite les conséquences d'une potentielle compromission de compte.

 

Par exemple, un employé chargé des ventes n'a pas besoin d'accéder aux systèmes de gestion de paie ou aux bases de données critiques, dont l'accès devrait être réservé aux équipes dédiées. Une gestion rigoureuse des droits d’accès limite aussi les risques liés aux erreurs humaines, comme des modifications accidentelles ou la diffusion non autorisée d’informations.

 

Des outils de gestion des mots de passe comme LockPass permettent de centraliser et de sécuriser l'accès aux identifiants et secrets, tout en définissant et contrôlant précisément les droits d'accès selon les besoins réels des utilisateurs.

 

Ces solutions suivent une logique de segmentation des accès et facilitent une réévaluation continue des privilèges. Ainsi, les entreprises peuvent facilement ajuster les autorisations en cas de changement de rôle ou d’évolution de projet, minimisant les risques liés aux privilèges excessifs et renforçant globalement la résilience face aux menaces internes.

 

 


Sources : 

1 https://www.axido.fr/ransomware-cryptolocker-tout-ce-que-vous-devez-savoir/

2 https://www.proofpoint.com/fr/threat-reference/cryptowall-ransomware
3 https://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/05/13/ce-que-l-on-sait-du-logiciel-de-racket-qui-a-paralyse-les-hopitaux-britanniques-et-touche-des-dizaines-de-pays_5127351_4408996.html

4 https://media.kaspersky.com/fr/business-security/enterprise/Fiche-Kaspersky-Security-Awareness_Facteur-humain.pdf