Blog - Lockself

6 mesures pour réduire les risques cyber internes en entreprises

Rédigé par LockSelf | 01 janvier 2025

 

Avec l'augmentation des cyberattaques ciblant les entreprises, les risques internes, provenant de l’organisation elle-même, représentent aujourd'hui une menace souvent sous-évaluée. C’est pourquoi adopter des mesures robustes devient indispensable pour limiter les vulnérabilités et garantir la sécurité des systèmes critiques. Découvrez un panorama complet des risques internes en entreprise, et 6 actions clefs à mettre en place pour les contrer et renforcer la cybersécurité.

 

Risques informatiques internes : de quoi parle-t-on?

Qu'est-ce qu'un risque interne ?

 

En cybersécurité, un risque interne fait référence aux menaces émanant de l'intérieur d’une organisation, qu'il s'agisse de collaborateurs, de prestataires, ou de partenaires. Contrairement aux menaces externes (attaques provenant de hackers ou de groupes cybercriminels) les risques internes se situent à l'intersection de la négligence humaine, des erreurs de manipulation, et des intentions malveillantes.

 

Les risques internes sont souvent négligés car ils semblent moins visibles et tangibles que les cyberattaques externes. Pourtant, ils peuvent être tout aussi dévastateurs en compromettant les données sensibles et les systèmes critiques. Ignorer ces menaces expose donc l’entreprise à des violations coûteuses, pouvant affecter durablement sa réputation et la sécurité des informations.

 

Selon Cybersecurity Insiders et son rapport sur les menaces internes de 2023, près de 74% des organisations seraient vulnérables aux menaces internes1, prouvant ainsi l’importance d’adopter des mesures spécifiques pour contrer ces risques.

 

Les différentes catégories de risques cyber internes

 

Les risques cyber internes en entreprise peuvent se diviser en trois catégories principales : 

  • Les menaces malveillantes proviennent d'individus internes, comme des collaborateurs ou des prestataires mécontents, qui cherchent intentionnellement à nuire à l'entreprise. Ces acteurs, souvent motivés par des conflits ou des ressentiments personnels, peuvent commettre des actes malveillants pour perturber les opérations de l'organisation ou dégrader sa réputation. Par exemple, un salarié sur le point de quitter l'entreprise pourrait délibérément copier des bases de données sensibles, comme des informations clients ou des secrets commerciaux, pour les utiliser dans un but malveillant. D'autres formes de sabotage incluent l’introduction de logiciels malveillants dans les systèmes de l'entreprise ou l’altération de données pour déstabiliser les opérations. Ce type de menace est particulièrement difficile à détecter, car les acteurs disposent souvent de privilèges d’accès légitimes leur permettant de passer sous le radar des systèmes de sécurité. Selon IBM et l’Institut Ponemon, le coût moyen d’une violation de données causée par des initiés malveillants en 2022 était de 4,18 millions de dollars.2

  • Les menaces involontaires résultent principalement d’erreurs humaines ou d’un manque de formation en cybersécurité. Contrairement aux menaces malveillantes, ces incidents ne visent pas à nuire intentionnellement à l’entreprise, mais peuvent néanmoins exposer ses systèmes et ses données à des attaques extérieures. Par exemple, un utilisateur qui utilise un mot de passe faible ou qui le partage avec des collègues via un canal non sécurisé crée une vulnérabilité exploitable. De la même manière, la manipulation incorrecte de données sensibles, comme l'envoi de documents confidentiels à des destinataires inappropriés, représente un risque considérable pour la sécurité de l'entreprise. Le manque de sensibilisation aux protocoles de sécurité est un facteur commun dans ce type de menace. Sans une compréhension claire des bonnes pratiques de sécurité, les collaborateurs sont en effet plus susceptibles de commettre des erreurs compromettantes !

  • Les risques internes liés aux partenaires et fournisseurs externes deviennent de plus en plus préoccupants pour les entreprises qui externalisent certaines de leurs fonctions critiques. Ces partenaires, qui accèdent souvent aux systèmes internes de l'organisation pour assurer des tâches spécifiques, représentent un potentiel point d'entrée pour des cyberattaques. Si leurs accès ne sont pas correctement segmentés ou si les données échangées ne sont pas protégées, les entreprises risquent de voir leurs systèmes compromis par des failles de sécurité externes. Pour réduire ce risque, la directive NIS2, par exemple, impose aux entreprises  de renforcer la sécurité tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. En appliquant ces normes, les entreprises veillent à ce que leurs partenaires adoptent également des pratiques de cybersécurité robustes, minimisant ainsi les risques de compromission.

 

Quels sont les vecteurs de risque internes en entreprise?

Les accès utilisateurs et les privilèges élevés : une porte d'entrée sous-estimée

 

La mauvaise gestion des droits d’accès constitue l’un des principaux vecteurs de risques internes : si les autorisations ne sont pas régulièrement révisées, des utilisateurs ayant quitté l’entreprise pourraient toujours accéder aux systèmes, augmentant ainsi les risques de compromission. 

 

Par ailleurs, la multiplication des privilèges, où des droits élevés sont accordés sans réelle nécessité, expose les systèmes aux modifications indésirables et complexifie le contrôle des actions sur les systèmes critiques.

 

Les accès privilégiés, en particulier, sont des cibles de choix pour les cyberattaquants. En détournant ces accès, ils peuvent atteindre des données sensibles et compromettre des systèmes entiers. 

 

Les politiques de cybersécurité faibles

 

Les politiques de cybersécurité jouent un rôle fondamental dans la protection des ressources de l’entreprise. Des politiques bien définies et appliquées avec rigueur permettent de limiter de nombreux risques internes. Par exemple, l’obligation d’utiliser des mots de passe robustes pour tous les comptes utilisateur doit être une norme en entreprise. L’adoption d’un gestionnaire de mots de passe comme LockPass, facilite l’application de politiques de mots de passe rigoureuses adaptées à chaque département. Ce type d’outil permet de garantir que les secrets sont conformes aux exigences de sécurité, tout en simplifiant leur gestion pour les utilisateurs.

La sécurisation des échanges d’informations sensibles constitue un autre pilier d’une politique de cybersécurité efficace. En utilisant des solutions comme LockTransfer, les entreprises peuvent s’assurer que les transferts de données entre collaborateurs et partenaires sont effectués de manière sécurisée, réduisant ainsi les risques de fuite d’informations. Ces outils limitent l’exposition des informations confidentielles à des canaux non sécurisés et renforcent la sécurité des données en transit.

 

Shadow IT et BYOD : quand les employés introduisent des risques

 

L’usage d’applications non autorisées (Shadow IT) et de dispositifs personnels pour des tâches professionnelles (BYOD - Bring Your Own Device) représente un véritable défi en matière de cybersécurité en entreprise. Lorsque les collaborateurs utilisent des logiciels ou des appareils sans l’approbation de l’organisation, cela peut générer des failles de sécurité difficiles à détecter et à contrôler. Ces outils, souvent dépourvus de mesures de sécurité adéquates, peuvent exposer les systèmes d’information à des risques non anticipés par les équipes informatiques.

 

Le BYOD pose des défis supplémentaires, car les données professionnelles stockées sur des appareils personnels (comme des smartphones ou des ordinateurs portables) sont souvent moins protégées que les équipements fournis par l’entreprise. Une mauvaise gestion de ces devices peut alors mener à des pertes de données ou à des accès non autorisés, en cas de vol ou de compromission.

 

6 mesures pour prévenir les risques de cybersécurité internes

1. Contrôler et auditer la cybersécurité interne de l'entreprise

 

Réaliser des audits réguliers est fondamental pour maintenir un niveau de sécurité élevé et anticiper les failles de sécurité potentielles. Ces audits, recommandés par l’ANSSI elle-même3, consistent en un examen approfondi de l’infrastructure IT, en particulier les contrôles d’accès et la gestion des privilèges, pour identifier d’éventuelles vulnérabilités. En plus de cette évaluation technique, les audits vérifient également la conformité aux réglementations et standards comme le RGPD ou l'ISO 27001. Ces normes jouent en effet un rôle clef en cybersécurité, en offrant des cadres de référence pour une gestion optimale des données et de la sécurité. 

Suite aux résultats de cet audit de sécurité, un plan de correction doit être mis en place pour traiter les écarts et renforcer les protections de l’entreprise.

 

2. Réaliser un pentest interne

 

Les tests d’intrusion internes (ou pentests internes) simulent des attaques provenant de l'intérieur de l’entreprise, visant à évaluer les défenses contre des scénarios réalistes. Ces tests sont particulièrement utiles pour examiner la gestion des accès et des comptes utilisateurs, en révélant des failles qui pourraient être exploitées par des acteurs malveillants internes. De plus, un pentest permet d’évaluer la réactivité des systèmes et des équipes face aux comportements suspects. Cela aide l’entreprise à comprendre ses capacités de détection et de réponse en cas d’incident, renforçant ainsi la sécurité en situation réelle.

 

3. Gestion des identités et des accès (IAM) : un pilier pour minimiser les risques

 

Une politique de gestion des accès et des identités (IAM) robuste est déterminante pour limiter les risques internes en contrôlant minutieusement qui peut accéder aux systèmes sensibles. Avec cette stratégie, seuls les utilisateurs autorisés peuvent interagir avec des données critiques, minimisant ainsi les possibilités de fuite ou de mauvaise manipulation. Une politique de réduction des privilèges administratifs, couplée à une gestion des accès privilégiés (PAM), diminue le nombre de comptes à haut niveau d’accès. En ajoutant une couche supplémentaire de sécurité avec l’authentification multifacteurs, chaque tentative de connexion est sécurisée par une vérification supplémentaire, rendant l’accès aux systèmes internes encore plus difficile pour des acteurs non autorisés.

 

4. Surveillance des utilisateurs et des entités (UEBA) : prévenir plutôt que guérir

 

Les solutions de surveillance des utilisateurs et des entités (UEBA) analysent le comportement des utilisateurs pour repérer des anomalies qui pourraient signaler des menaces internes. En suivant les habitudes de connexion, de consultation de fichiers ou de modifications dans le système, l’UEBA détecte les comportements suspects, comme des tentatives d’accès à des données sensibles en dehors des horaires habituels. Avant même qu’une menace ne se concrétise, des alertes automatiques sont déclenchées, permettant aux équipes de sécurité de réagir rapidement pour contenir toute activité anormale.

 

5. Data Loss Prevention (DLP) : protéger les données sensibles contre les fuites internes

 

Les outils de prévention des fuites de données (DLP) sont conçus pour surveiller et contrôler les flux de données sensibles, empêchant ainsi les transferts non autorisés. Ces solutions analysent les mouvements de données en temps réel et détectent les tentatives de copie, de transfert ou d'envoi de fichiers confidentiels vers des destinations non sécurisées. Le DLP empêche également les employés de télécharger ou de transmettre des données critiques sans autorisation, minimisant ainsi les risques de fuites accidentelles ou malveillantes.

 

6. Sensibiliser les employés pour minimiser les risques internes

 

Former les collaborateurs reste une des mesures les plus efficaces pour réduire les risques cyber internes. En instaurant une culture de la cybersécurité, les entreprises peuvent s’assurer que leurs collaborateurs comprennent l’importance des bonnes pratiques, comme la détection de tentatives de phishing ou la méfiance vis-à-vis des attaques d’ingénierie sociale. Des sessions de formation régulières sont essentielles pour renforcer ces réflexes de sécurité et les maintenir à jour. De plus, des politiques de sécurité internes bien définies encadrent l’utilisation des appareils personnels (BYOD) et la gestion du Shadow IT, garantissant que les collaborateurs respectent les règles et limitent les risques associés à ces pratiques. 

 

 


Sources : 


1 https://www.kiteworks.com/fr/glossaire/insider-risk/

2 https://www.ibm.com/reports/data-breach

3 https://cyber.gouv.fr/securiser-son-organisation