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Chiffrement de bout en bout : avantages et cas d’usage

Transferts sécurisés de fichiers • 13 novembre 2024

Avec l’augmentation des cybermenaces, le partage sécurisé des fichiers est devenu une préoccupation importante pour les entreprises. Le chiffrement de bout en bout (ou E2EE) émerge comme une réponse très sécurisée à cette problématique, assurant que seules les personnes autorisées puissent accéder aux données tout au long de leur parcours, qu'elles soient en transit ou au repos. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le chiffrement de bout en bout, ses avantages et cas d’usage, ainsi que nos conseils pour un déploiement fluide en entreprise.

 

Qu'est-ce que le chiffrement de bout en bout ?

Chiffrement de bout en bout : définition

 

Le chiffrement de bout en bout (E2EE) est préconisé pour le partage sécurisé de fichiers en entreprise. Il s’agit d’une méthode de sécurisation des communications basée sur la cryptographie1, dans laquelle seules les personnes directement impliquées peuvent lire le contenu des échanges. Lorsqu’un message est envoyé, il est chiffré avant même de quitter l'appareil de l'émetteur et n’est déchiffré que par le destinataire, garantissant que personne, pas même les serveurs intermédiaires, ne puisse accéder aux données.


Un "message chiffré de bout en bout" implique donc que même si ce dernier est intercepté pendant son transfert, il ne pourra pas être lu par une partie non autorisée sans les clefs de déchiffrement appropriées.

 

Comment fonctionne le chiffrement de bout en bout ?

 

Le chiffrement de bout en bout utilise une cryptographie asymétrique basée sur deux clefs : une publique et une privée. La clef publique est utilisée pour chiffrer les données, alors que la clef privée est nécessaire pour les déchiffrer.

Prenons un exemple concret : 


Si Alice envoie un message à Bob via une messagerie chiffrée de bout en bout, elle utilise la clef publique de Bob pour chiffrer son message. Ce message devient alors illisible et incompréhensible pour quiconque tenterait de l'intercepter. Une fois le message reçu, Bob utilise sa clef privée, qui est strictement confidentielle, pour le déchiffrer et le rendre lisible. 

 

Côté pratique, les algorithmes de chiffrement comme RSA ou DLIES-KEM sont recommandés par la CNIL1, car ils assurent que même lors de l’échange des clefs, un cyberattaquant ne peut ni les intercepter ni les utiliser pour déchiffrer les données. Ce processus garantit que seuls l'expéditeur et le destinataire peuvent accéder au contenu, même si le message transite par plusieurs serveurs (comme ceux des fournisseurs de messagerie) ou réseaux potentiellement compromis.

 

Chiffrement au repos, en transit et en utilisation : quelles différences ?

 

Il existe plusieurs types de chiffrements pour protéger les données sensibles :

 

  • Le chiffrement en transit protège les données lorsqu'elles circulent entre deux points, par exemple lors de l’envoi d’un mail ou d’une connexion à un site web via HTTPS. Les informations ne peuvent donc pas être lues par des tiers qui tenteraient de les intercepter pendant leur transfert. De la même manière, une connexion à distance via VPN utilise le chiffrement en transit pour protéger les échanges de données sur des réseaux publics ou non sécurisés.

  • Le chiffrement au repos, assure la sécurité des données lorsqu'elles sont stockées, que ce soit sur des serveurs, des bases de données ou des disques durs. Il empêche les accès non autorisés aux informations même si le support de stockage est compromis. Par exemple, une base de données chiffrée reste protégée contre une intrusion tant que les données ne sont pas déchiffrées.

  • Le chiffrement en utilisation protège les données pendant leur traitement par un système informatique (par exemple lorsque des logiciels les analysent, les calculent ou les modifient.) Grâce à des technologies comme le chiffrement homomorphe3 ou le confidential computing, les données restent chiffrées tout au long du processus de calcul, garantissant ainsi qu’elles ne sont jamais exposées, même lorsqu’elles sont utilisées.

  • Le chiffrement de bout en bout va plus loin en offrant une protection continue et ininterrompue des données, de leur source jusqu’à leur destination finale. Contrairement au chiffrement en transit ou au repos, où les données peuvent être temporairement déchiffrées lors de leur traitement ou de leur stockage, le chiffrement de bout en bout garantit qu’elles restent chiffrées en permanence, même lorsqu'elles passent par des serveurs intermédiaires. Ainsi, même si un serveur est compromis, les données restent illisibles sans la clef privée détenue uniquement par le destinataire autorisé. Cela rend le chiffrement de bout en bout beaucoup plus sécurisé et résistant aux cyberattaques, comme l’interception ou la compromission de serveurs.

 

Le chiffrement de bout en bout en entreprise : quels avantages ?

 

L'intégrité de l'information garantie par le E2EE

 

L'un des avantages les plus significatifs du chiffrement de bout en bout est sa capacité à garantir l'intégrité des données lors de leur transfert. Lorsque des données sont transmises via E2EE, elles ne peuvent pas être modifiées sans rendre leur contenu illisible pour le destinataire. En d'autres termes, toute tentative de manipulation des informations, qu'il s'agisse de fichiers ou de messages, les rend indéchiffrables. Ce mécanisme assure ainsi que les données reçues sont fidèles à celles envoyées, ce qui est indispensable pour les entreprises qui échangent des informations sensibles, comme des contrats, des devis ou des données confidentielles, mais aussi pour garantir un partage sécurisé des fichiers en interne.

Une protection contre les cybermenaces

 

Les entreprises sont constamment confrontées à des cybermenaces visant à intercepter, écouter ou manipuler les communications internes et externes. Le chiffrement de bout en bout neutralise plusieurs de ces risques :

 

  • Interception des données : lorsqu'une entreprise utilise des méthodes de transmission non chiffrées (comme les mails classiques ou les transferts de fichiers via des réseaux non sécurisés), les données en transit peuvent être interceptées par des cybercriminels. C'est un problème fréquent lorsque les employés utilisent des réseaux publics ou partagés. Avec l’E2EE, même si les données sont interceptées, elles restent illisibles sans la clef de déchiffrement appropriée.

  • Écoute clandestine (ou sniffing) : les attaquants peuvent également tenter d’enregistrer des communications non chiffrées. Cette technique, souvent utilisée pour capter des informations financières ou des projets stratégiques, est complètement neutralisée par le chiffrement de bout en bout. Même si un hacker parvient à écouter la communication, il ne pourra pas la comprendre sans la clé de déchiffrement.

  • Cyberattaques de type Man-in-the-Middle : lors d’une attaque MITM, un pirate s'interpose entre deux interlocuteurs pour intercepter ou modifier leurs échanges. Avec l'E2EE, même si un attaquant réussit à saisir un message, il ne pourra pas le lire sans la clef privée de déchiffrement du destinataire.

  • Injection de code malveillant : lorsque les données sont chiffrées, elles restent protégées même si un attaquant tente d'y insérer du code malveillant. Cela renforce la sécurité des fichiers lors de leur transfert.

 

Par ailleurs, une autre caractéristique avantageuse du chiffrement de bout en bout est que les clefs de chiffrement sont directement gérées par les utilisateurs et non par les administrateurs système. Cette autonomie réduit considérablement les risques liés aux erreurs humaines ou à la compromission des comptes administrateurs. En effet même si un compte administrateur est compromis, le chiffrement des données des utilisateurs n’est pas affecté, car les administrateurs n’ont pas accès aux clefs privées des collaborateurs.

 

Garantir la confidentialité des communications internes

 

La confidentialité est un enjeu fondamental pour les entreprises, en particulier lorsqu’il s’agit de communications internes sensibles. Le chiffrement de bout en bout garantit que seules les parties autorisées peuvent accéder aux informations. Cela permet de protéger les communications internes contre les fuites accidentelles ou malveillantes, assurant ainsi que les données sensibles ne tombent pas entre de mauvaises mains. Que ce soit pour les échanges internes ou externes, la confidentialité est assurée sans compromettre la productivité ou la fluidité des échanges.

Le chiffrement de bout en bout pour se conformer aux réglementations

 

Le chiffrement de bout en bout contribue également à la mise en conformité réglementaire des entreprises. Des lois comme le RGPD exigent la mise en place de mesures pour protéger les données personnelles, et le chiffrement est souvent considéré comme l'une des méthodes les plus efficaces pour y parvenir. Ne pas se conformer à ces réglementations peut entraîner des amendes élevées, en plus de porter atteinte à la réputation de l'entreprise.

 

En adoptant l'E2EE, les entreprises réduisent ainsi leur risque de sanctions financières et juridiques, tout en affirmant leur engagement à protéger les informations sensibles de leurs clients et partenaires.


3 application concrètes du chiffrement de bout en bout en entreprise

 

Les messageries instantanées chiffrées de bout en bout

 

Les messageries instantanées sont des outils de communication couramment utilisés en entreprise, permettant des échanges rapides entre collaborateurs. Des applications comme WhatsApp ou Signal proposent un chiffrement de bout en bout pour les communications instantanées, garantissant que seuls l’expéditeur et le destinataire peuvent accéder aux messages échangés. Cette protection est particulièrement précieuse dans les entreprises où la sécurité des échanges est critique. 

 

Cependant, l'usage de ces applications doit être encadré, car elles sont souvent conçues pour un usage privé. Par exemple, l'utilisation de WhatsApp pour des communications professionnelles peut soulever des problèmes de conformité, notamment en matière de gestion des données personnelles.

E2EE : transfert sécurisé et chiffrement des pièces jointes

 

Dans un contexte professionnel, le partage de fichiers est une activité courante qui expose les entreprises à des risques si les données ne sont pas correctement protégées. Les solutions de stockage cloud comme OneDrive ou Google Drive sont largement utilisées pour le partage de documents et la collaboration à distance, mais elles ne proposent pas, par défaut, un chiffrement de bout en bout des fichiers stockés ou partagés. Cela signifie que les données sont susceptibles d’être accessibles par des tiers non autorisés, en cas de faille de sécurité sur ces plateformes.


Pour remédier à ce manque de sécurité, il est recommandé d'intégrer des solutions spécialisées de chiffrement de bout en bout pour sécuriser les pièces jointes et les fichiers partagés. Par exemple, la plateforme de partages sécurisés LockTransfer, intégré à Outlook, permet de chiffrer les pièces jointes des mails en un clic, offrant une solution pratique et efficace pour protéger les fichiers sensibles envoyés par les équipes sans bouleverser leurs habitudes.

Le chiffrement des appels vocaux et vidéo

 

Avec la montée en puissance du télétravail et de la collaboration à distance, les appels vocaux et vidéo sont devenus des modes de communication de plus en plus utilisés dans les entreprises. Pourtant, les communications vocales et vidéo peuvent être des cibles privilégiées pour les cyberattaques, par interceptions ou écoutes clandestines. Il devient donc indispensable de sécuriser ces échanges avec un chiffrement de bout en bout.

 

Des plateformes comme Zoom ont pris des mesures pour offrir des appels chiffrés de bout en bout, mais dans certains cas, l'activation de cette fonctionnalité n’est pas automatique et doit être manuellement configurée par l'utilisateur. Cela peut poser des défis en matière de gestion de la sécurité, surtout dans les grandes entreprises où des centaines de comptes collaborateurs doivent être correctement configurés. D’autres solutions comme Signal et WhatsApp proposent un chiffrement de bout en bout par défaut pour les appels vocaux et vidéo, garantissant une protection robuste dès l'initialisation de la communication.

 

Cependant, un point de vigilance doit être apporté concernant la souveraineté des données. Ces solutions, bien que performantes, ne sont pas françaises, ce qui soulève des questions quant à la localisation et la gestion des données. Pour les entreprises sensibles à ces enjeux, des alternatives locales ou européennes doivent être envisagées pour garantir un contrôle plus strict des données et une conformité avec les réglementations nationales et européennes. 

 

Parmi les alternatives européennes, on trouve la plateforme française Olvid, qui offre des appels chiffrés de bout en bout avec une approche axée sur la sécurité des communications professionnelles et privées. Tchap4, une autre solution française, offre une messagerie instantanée pour sécuriser les échanges du secteur public. 

 

Ces options offrent aux entreprises une meilleure maîtrise de leurs communications, tout en garantissant la souveraineté des données et en évitant le transfert de ces informations sensibles vers des pays tiers.

 

Comment mettre en place le chiffrement de bout en bout en entreprise ?

 

Étape 1 : évaluation des besoins en sécurité

 

La première étape pour mettre en place le chiffrement de bout en bout dans un contexte professionnel consiste à réaliser une évaluation approfondie des besoins en sécurité de l’entreprise. Cela implique une analyse des types de données échangées (confidentielles, financières, sensibles...) et des vulnérabilités existantes dans les canaux de communication. Il faut également tenir compte des réglementations comme le RGPD, qui peuvent imposer des niveaux de protection spécifiques. L’évaluation doit également inclure un audit des infrastructures informatiques existantes, afin d’identifier les points d’intégration du chiffrement. Cette démarche permet de définir les objectifs de sécurité en fonction des risques et d’ajuster les ressources disponibles pour leur mise en œuvre.

Étape 2 : choix de la bonne solution de chiffrement

 

Une fois les besoins identifiés, place au choix de la solution de chiffrement. Plusieurs critères doivent être pris en compte pour sélectionner l’outil adéquat : 

 

  • Le niveau de sécurité offert.

  • La facilité d'intégration aux systèmes existants (messageries, services de stockage, plateformes de collaboration…)

  • Le coût de mise en place et de maintenance, ainsi que la qualité du support client. 

 

Par exemple et comme évoqué plus haut, des solutions comme LockTransfer se distinguent par une implémentation simple et une intégration fluide aux outils de travail courants, comme Outlook ou les plateformes de stockage, tout en offrant une protection robuste pour les fichiers sensibles. Les entreprises peuvent également envisager des solutions open source ou locales, en fonction de leurs exigences spécifiques en matière de souveraineté numérique.

 

Étape 3 : intégration et déploiement en interne

 

L'intégration du chiffrement de bout en bout doit être réalisée en toute transparence, avec une attention toute particulière à la formation des équipes. Il est en effet indispensable que les collaborateurs comprennent comment utiliser les nouveaux outils, notamment en matière de gestion des clefs de chiffrement et de protocoles d’authentification sécurisée

 

La formation doit également couvrir les meilleures pratiques de cybersécurité, comme la bonne gestion des mots de passe, la vérification des identités avant le partage de fichiers sensibles, et l’importance des mises à jour régulières.

 

Pour un déploiement réussi, la solution choisie doit également s'intégrer sans friction aux flux de travail existants afin de minimiser les perturbations et garantir une adoption rapide par les collaborateurs.

 

Étape 4 : maintenance de la sécurité des communications

 

Mettre en place le chiffrement de bout en bout n’est pas une solution ponctuelle, mais un processus continu. C’est pourquoi il est recommandé de mettre en place des protocoles de maintenance réguliers pour garantir que la solution reste efficace face aux évolutions des cybermenaces. Cela passe par des mises à jour fréquentes des logiciels de chiffrement, la surveillance continue des éventuelles anomalies ou failles de sécurité, ainsi que des audits internes périodiques pour vérifier la conformité et ajuster les niveaux de protection. Ces audits de sécurité permettent également de revoir les politiques de gestion des clés et de renforcer les procédures d'authentification si nécessaire.

 

 



Sources : 

1 https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/2021/03/anssi-guide-mecanismes_crypto-2.04.pdf

2 https://www.cnil.fr/fr/securite-chiffrement-hachage-signature

3 https://www.cnil.fr/fr/definition/chiffrement-homomorphe

4 https://www.numerique.gouv.fr/outils-agents/tchap-messagerie-instantanee-etat/

 

 

 

 

 

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