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Guide de l'EDR : définition, fonctionnement et cas d'usage

Cybersécurité • 22 mai 2024

Face à une cybermenace en perpétuelle évolution, les entreprises doivent s’adapter et investir dans des solutions de cybersécurité de plus en plus poussées. Les EDR permettent de sécuriser les terminaux et de limiter les compromissions par une analyse en temps réel des comportements suspects. En témoigne le rapport du CESIN 2024, les EDR ont été mis en place par 92% des professionnels en cybersécurité qui estiment que cette mesure est “très efficace” pour protéger leur organisation (54%)1. Découvrez comment, l’Endpoint Detection Response (EDR) protège votre SI (Système d’Information) des compromissions pour conserver la confidentialité et l'intégrité de vos données.

Rapport-CESIN-2024-EDR-MFA-solutions-tres-efficaces

 

Qu’est-ce qu’un EDR (Endpoint Detection and Response) ?

 

EDR : définition

 

L’Endpoint Detection and Response (EDR) désigne une catégorie de solutions de cybersécurité conçues pour surveiller les activités sur les terminaux (Endpoints) comme les ordinateurs de bureau, les ordinateurs portables ou les smartphones, au sein d'une infrastructure réseau.

 

Cette technologie permet non seulement de détecter les comportements suspects et les indicateurs de compromission, mais également d'y réagir de manière rapide et efficace.
En offrant une visibilité en temps réel sur les activités des terminaux et en fournissant des capacités avancées de réponse aux menaces, l'EDR joue un rôle fondamental dans la protection des réseaux contre les cyberattaques et autres activités malveillantes.
Alors que près de 68% des entreprises affirment avoir déjà subi une attaque ciblée des Endpoints ayant compromis leurs données ou leur infrastructure informatique2, l’EDR s’impose comme une solution incontournable en entreprise.

 

Les composantes clefs d'un EDR

 

En combinant les composantes clefs suivantes, l'EDR offre une protection efficace contre les cybermenaces, renforçant ainsi la posture de sécurité globale d'une organisation : 


  • Surveillance en temps réel : l'EDR surveille activement les activités sur les terminaux en temps réel, en collectant des données provenant de diverses sources telles que les fichiers système ou les événements réseau.

  • Détection des menaces : l'EDR utilise des algorithmes avancés et des modèles comportementaux pour détecter les comportements suspects ou les indicateurs de compromission sur les terminaux, comme les activités anormales des processus, les modifications suspectes des fichiers, ou les connexions réseau non autorisées.

  • Réponse aux incidents : en cas de détection d'une menace, l'EDR permet une réponse rapide et ciblée, en isolant les terminaux affectés, en bloquant les processus malveillants, ou en lançant des actions de remédiation automatisées pour contenir et neutraliser la menace.

  • Investigation et analyse : l'EDR fournit également des fonctionnalités avancées d'investigation et d'analyse, permettant aux équipes de sécurité informatique d'explorer en profondeur les incidents détectés, de retracer les étapes de l'attaque, et d'identifier les vecteurs pour renforcer les défenses.

  • Gestion centralisée : pour une administration simplifiée, l'EDR offre une plateforme centralisée permettant de gérer et de surveiller l'ensemble du déploiement, de configurer les politiques de sécurité, et de générer des rapports sur les incidents et les activités des terminaux.


Les EDR, indispensables dans une stratégie de cybersécurité

 

Les EDR constituent un élément indispensable de la cybersécurité en entreprise, car les terminaux doivent bénéficier d’une protection robuste. Explications :

 

Les Endpoints sont des dispositifs assimilables à des périphériques, interconnectés au système d'information ou au Cloud d'une entreprise. Ils constituent l’extrémité des canaux de communication. Dès qu'un appareil s'intègre au système d'information d'une entité, il est catégorisé comme un Endpoint. Cela inclut notamment les ordinateurs, les smartphones, ainsi que d'autres dispositifs connectés comme les montres intelligentes ou les imprimantes numériques.

 

Ces multiples Endpoints forment le réseau informatique d'une entreprise, abritant souvent des données sensibles. Chaque terminal connecté au réseau représente alors un potentiel vecteur d'attaque pour les cybercriminels. La compromission d'un seul Endpoint peut en effet fournir aux attaquants un accès à l’environnement entier. Ces derniers peuvent ensuite lancer discrètement de nouvelles attaques contre les systèmes et compromettre d'autres terminaux.


Pour contrer cette menace, les entreprises ont souvent recours aux antivirus ou aux antimalwares comme première ligne de défense cyber. Or, ces solutions, bien qu'essentielles, ne constituent qu'une partie de la protection nécessaire.

 

Les antivirus traditionnels se concentrent principalement sur la détection de fichiers malveillants connus, laissant ainsi les organisations vulnérables à de nombreuses attaques sophistiquées. En moyenne, ils manquent jusqu'à 60 % des cyberattaques visant les Endpoints3, en particulier celles utilisant des tactiques comme les failles zero-day ou les attaques fileless.

 

Face à ce constat, une approche de sécurité multicouche est indispensable. En intégrant l'EDR à leur arsenal de sécurité, les organisations renforcent significativement leur capacité à détecter, analyser et neutraliser les menaces ciblant leurs terminaux.

Le saviez-vous ? La suite LockSelf propose des solutions complémentaires à l’EDR, pour une cybersécurité robuste au-delà de la protection des terminaux !


Comment fonctionne un EDR ?

 

Une surveillance accrue des Endpoints par l'EDR

Côté pratique, l'EDR fonctionne en utilisant des agents déployés sur les Endpoints à surveiller. Ces agents collectent en continu des données sur les activités des terminaux. C’est ce qu’on appelle la télémétrie, qui désigne les informations collectées à partir des Endpoints d'un réseau informatique. Également appelée flux de données, elle comprend une variété de signaux, comme les événements de sécurité, les logs système dans leur globalité, les modifications de fichiers...etc.

 

Ces informations sont ensuite transmises à une console centrale : les équipes de sécurité peuvent alors examiner les journaux détaillés pour détecter les comportements suspects ou les indicateurs de compromission. Grâce à cette visibilité en temps réel sur l'ensemble du réseau, les équipes informatiques peuvent réagir rapidement aux menaces émergentes, minimisant ainsi les risques pour l'entreprise.

 

Schema-Fonctionnement-EDR

 

3 techniques de détection des menaces par l'EDR

 

Pour détecter les menaces et prévenir les cyberattaques, les EDR se basent sur 3 méthodes principales :

 

1. L'utilisation de bases de données de menace

 

Une des techniques de détection de menaces les plus courantes utilisées par les solutions EDR repose sur l'utilisation de bases de données de menace. Ces bases de données contiennent des signatures et des indicateurs de compromission (IoC) associés à des logiciels malveillants connus, ainsi qu'à des schémas de comportements suspects. 

 

2. L'analyse heuristique

 

Une autre technique de détection des menaces par l'EDR est l'analyse heuristique, ou analyse comportementale. Contrairement à l'utilisation de bases de données de menace, l'analyse heuristique vise à détecter les comportements suspects en se basant sur des modèles et des règles prédéfinis. Cette approche permet à l'EDR de repérer les activités potentiellement malveillantes même si elles ne correspondent pas à des signatures connues. Cette technique est particulièrement efficace contre les attaques de type zero-day, qui exploitent des vulnérabilités encore inconnues.

 

3. L'analyse forensique à postériori

 

Une troisième technique de détection des menaces par l'EDR est l'analyse forensique à postériori. Contrairement aux approches préventives telles que l'utilisation de bases de données de menace et l'analyse heuristique, l'analyse forensique à postériori se concentre sur l'examen rétrospectif des événements et des données collectées après qu'une menace ait été détectée ou qu'un incident de sécurité se soit produit.

 

Cette méthode permet aux équipes de sécurité informatique de reconstituer l'histoire d'une compromission, d'identifier les vecteurs d'attaque utilisés, et de comprendre l'étendue des dommages causés. En analysant les journaux d'activité, les fichiers compromis et d'autres artefacts numériques, l'EDR fournit ainsi des pistes pour comprendre comment une menace s'est infiltrée dans le système, et permet donc à la DSI de renforcer les défenses de l'organisation contre les attaques futures.

 

EDR et réponse aux incidents : comment ça marche ? 

 

Lorsqu'une activité suspecte est détectée, l'EDR déclenche une alerte pour signaler l'incident. Les équipes DSI peuvent alors enquêter en utilisant les outils intégrés de visualisation et d'analyse des données fournies par l'EDR.


Une fois l'incident confirmé, l’Endpoint Detection and Response (EDR) permet une réponse rapide et ciblée. Selon la gravité de la menace, cela peut inclure l'isolation du terminal infecté, la suppression des fichiers malveillants, la mise à jour des politiques de sécurité pour bloquer l'activité suspecte… etc. Lorsqu’on sait que le temps moyen de détection d'une violation de données est de 277 jours 4, l’EDR s’impose comme une solution idéale !

L'Enregistrement des données et les analyses forensiques 

 

L’Enregistrement des données et les analyses forensiques consistent à collecter et à conserver des informations détaillées sur les activités des systèmes informatiques, permettant ainsi aux équipes DSI de retracer les événements, d'identifier les origines des incidents et de comprendre les techniques utilisées par les cyberattaquants.

 

L'enregistrement des données comprend généralement des journaux d'activité système, des captures de paquets réseau, et des enregistrements d'audits. Ces données sont ensuite analysées à l'aide de techniques forensiques pour reconstruire les scénarios d'attaque, déterminer l'étendue des compromissions et prendre des mesures correctives.

 

EDR :  vers une évolution des capacités à identifier les menaces


Alors que les cybermenaces évoluent au même rythme que les progrès technologiques, l’EDR s’adapte aux nouveaux cas d’usage des entreprises pour une efficacité optimale.

 

Bases de données : une nécessaire amélioration de la surveillance du SI

Avec l'essor des entreprises numériques et la transition vers des modèles de données centrés sur le client, on constate une utilisation massive des bases de données, qui sont elles-mêmes de plus en plus conséquentes.

En entreprise, ces BDD stockent en effet une quantité massive d’informations comme les profils clients, les transactions financières, les inventaires de produits, etc.

Or, le stockage de ces données stratégiques centralisé fait des BDD une cible de choix pour les cybercriminels. Dans ce contexte, les solutions EDR jouent un rôle fondamental en offrant un contrôle et une réponse rapide aux incidents de sécurité. En surveillant en temps réel les Endpoints où sont souvent implémentées les bases de données, les EDR peuvent détecter les activités suspectes et prévenir les attaques.

 

L'amélioration des algorithmes d'analyse heuristique pour contrer la menace

 

Comme évoqué plus haut, le principe d'analyse heuristique permet aux EDR de détecter les menaces en identifiant des modèles comportementaux suspects, plutôt que de se baser uniquement sur des signatures connues de logiciels malveillants. En analysant le comportement des applications et des utilisateurs sur les Endpoints, les algorithmes heuristiques peuvent repérer des activités anormales qui pourraient indiquer une intrusion ou une infection par un malware. Mieux encore, ces algorithmes s’enrichissent continuellement des informations qu’ils récoltent, pour évoluer en même temps que la menace cyber.

 

L'amélioration constante de ces algorithmes heuristiques permet donc une surveillance plus précise et plus réactive des terminaux. Les avancées en matière d'intelligence artificielle et d'apprentissage automatique permettent également aux EDR d'affiner continuellement leur capacité à distinguer les comportements légitimes des comportements malveillants, tout en réduisant les faux positifs.

 

Vous souhaitez déployer une solution EDR dans votre structure ? Consultez notre article dédié : Comment implémenter un EDR en entreprise ? 


 

 



Sources : 

1 https://cesin.fr/articles-slug/?slug=2060-9%C3%A8me%20%C3%A9dition%20du%20barom%C3%A8tre%20annuel%20du%20CESIN 

 

2 https://www.morphisec.com/hubfs/2020%20State%20of%20Endpoint%20Security%20Final.pdf 

 

3 https://www.morphisec.com/hubfs/2020%20State%20of%20Endpoint%20Security%20Final.pdf 


4 https://fr.newsroom.ibm.com/Rapport-IBM-La-moitie-des-organisations-victimes-dune-violation-ne-prevoient-pas-daugmenter-leurs-depenses-de-securite-malgre-la-montee-en-fleche-du-cout-des-violations

 

 

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