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Keylogger en entreprise : prévention et étapes pour s’en débarrasser

Rédigé par LockSelf | 25 juin 2025

 

 

Silencieux, furtifs et difficiles à détecter, les keyloggers ciblent directement l’un des points les plus sensibles de l’infrastructure d’une entreprise : la saisie des identifiants. En interceptant chaque frappe clavier, ces logiciels espions ouvrent la voie à des compromissions d’accès, des fuites de données et des intrusions en cascade. Or, leur présence peut passer inaperçue pendant des semaines, voire des mois, et transformer un simple poste de travail en vecteur d’attaque. Alors, comment détecter un keylogger ? Quelles mesures techniques déployés pour limiter leur efficacité ? Comment réagir si l’un de vos terminaux est compromis ? Découvrez notre analyse complète du risque keylogger en entreprise, ainsi que des conseils concrets pour s’en prémunir durablement.

 

Qu'est-ce qu'un Keylogger ?

Keylogger : définition

 

Un keylogger, ou enregistreur de frappe, est un dispositif (logiciel ou matériel) conçu pour intercepter et enregistrer les frappes clavier d’un utilisateur à son insu. Ce type d’outil est souvent utilisé dans des contextes malveillants pour capter des informations confidentielles comme des identifiants de connexion, des mots de passe ou des données financières.

 

Ces données sont ensuite exfiltrées vers un tiers (souvent un cybercriminel) qui pourra les exploiter pour usurper une identité, accéder à un système d’information ou initier une cyberattaque ciblée. Invisible pour l’utilisateur, le keylogger agit de manière furtive, sans générer d’alerte explicite ni perturber le fonctionnement de l’appareil infecté.

 

Les différents types de Keyloggers

 

Il existe plusieurs formes de keyloggers, qui diffèrent par leur nature technique et leur mode d’infiltration. 

 

Les keyloggers logiciels sont les plus répandus. Ils s’installent dans le système d’exploitation ou dans des applications spécifiques, et se déclenchent à chaque saisie clavier. Leur présence est souvent liée à des campagnes de phishing ou à l’exploitation de vulnérabilités non corrigées.

 

Les keyloggers matériels, quant à eux, prennent la forme de dispositifs physiques connectés entre le clavier et l’ordinateur. Invisibles pour le système, ils ne peuvent être détectés que par une inspection manuelle.

 

Enfin, certains logiciels légitimes (notamment des extensions de navigateur ou des outils de messagerie) peuvent être détournés pour intégrer un module d’enregistrement de frappe, ciblant alors uniquement certaines zones de saisie sensibles.

 

Comment les enregistreurs de frappe pénètrent-ils dans un système ?

Zoom sur les vecteurs d’infection des keyloggers

 

L’introduction d’un keylogger dans un environnement professionnel repose généralement sur des techniques d’ingénierie sociale ou sur des failles techniques.

 

Les campagnes de phishing, par exemple, restent le vecteur privilégié pour inciter un utilisateur à télécharger un fichier piégé ou à cliquer sur un lien malveillant. Ces fichiers embarquent le keylogger sous forme d’exécutable, souvent dissimulé dans une pièce jointe ou un installeur.

 

Les téléchargements non vérifiés ou les logiciels piratés constituent un autre canal d’infection fréquent. En installant une application depuis une source non fiable, l’utilisateur ouvre la porte à l’introduction silencieuse d’un composant espion.

 

L’exploitation de vulnérabilités non corrigées, que ce soit dans l’OS, dans un navigateur ou dans une application métier, permet également d’exécuter un code malveillant sans interaction de l’utilisateur. Enfin, un attaquant disposant d’un accès physique à un poste de travail peut installer en quelques secondes un keylogger matériel, difficilement repérable à l’œil nu.

 

Keyloggers : quels risques pour les entreprises ?

 

En interceptant les frappes clavier, un keylogger permet d’accéder aux secrets les plus sensibles d’une entreprise : identifiants de connexion, accès VPN, mots de passe de comptes à privilèges, données bancaires, échanges confidentiels...

 

Or, une telle compromission peut entraîner des conséquences graves : vol de données, exfiltration de documents stratégiques, ou déclenchement de cyberattaques en cascade. Elle expose également l’organisation à des sanctions réglementaires en cas de violation de données à caractère personnel, par exemple.

 

Plus insidieusement, l’usage d’un keylogger peut conduire à des fraudes internes, des extorsions ou des pertes de confiance durables chez les clients ou partenaires.

 

Comment détecter un keylogger ?

Détecter un keylogger sur PC et Windows

 

Sur un poste Windows, un keylogger peut se dissimuler dans des processus systèmes légitimes, des services de démarrage ou des bibliothèques partagées.

 

La détection repose d’abord sur l’analyse comportementale du système. Des signes comme un ralentissement inhabituel, une surcharge mémoire ou des connexions réseau suspectes peuvent éveiller les soupçons. Du côté des outils dédiés, des logiciels de sécurité avancés, capables de détecter les comportements anormaux, offrent une meilleure couverture qu’un simple antivirus basé sur des signatures.

 

L’analyse manuelle du gestionnaire de tâches ou l’inspection des services actifs peuvent également permettre d’identifier une activité suspecte, mais nécessitent des compétences techniques avancées.

 

Détecter un keylogger sur Android et iPhone

 

Sur Android, la menace liée aux enregistreurs de frappe vient essentiellement d’applications malveillantes dissimulées sous des apparences anodines. Vérifier les autorisations accordées aux applications, notamment l’accès au clavier ou à la saisie texte, est une première étape pour se protéger. En complément, des solutions de sécurité mobile permettent de scanner l’appareil à la recherche de comportements suspects.

 

Sur iPhone, les risques sont généralement limités à des appareils jailbreakés. En dehors de ce cas, le système de permissions restrictives d’iOS rend l’installation d’un keylogger difficile, voire impossible, sans contournement majeur. Néanmoins, l’utilisation d’un terminal non débridé et régulièrement mis à jour reste la meilleure défense contre les enregistreurs de frappe.

 

4 mesures de prévention contre les keyloggers

1. mettre en place des logiciels antivirus et anti-malwares

 

La première ligne de défense contre les keyloggers repose sur l’installation d’un logiciel antivirus reconnu, capable de détecter à la fois les signatures connues et les comportements suspects.

 

Une solution de sécurité efficace doit intégrer des moteurs d’analyse heuristique ou comportementale, capables de repérer les anomalies typiques des enregistreurs de frappe : interception des événements clavier, injection de code dans les processus légitimes, ou enregistrement discret de la saisie texte. Ces mécanismes permettent de neutraliser les keyloggers même lorsqu’ils utilisent des techniques d’obfuscation ou n’ont pas encore été catalogués.

 

Par ailleurs, la supervision centralisée des alertes sur les postes de travail permet aux équipes IT de réagir rapidement en cas de détection d’un comportement anormal, et d’isoler les machines suspectes pour limiter la propagation.

 

2. Sécuriser les accès avec des gestionnaires de mots de passe

 

L’utilisation d’un gestionnaire de mots de passe comme LockPass permet de contourner l’un des principaux vecteurs d’exploitation des keyloggers : la saisie manuelle des identifiants.

 

Grâce à un mécanisme d’auto-remplissage sécurisé, les mots de passe ne transitent plus par le clavier ni ne s’affichent à l’écran. Ils sont injectés directement dans les champs de connexion via des canaux chiffrés, empêchant ainsi leur capture par un logiciel espion. Cette approche réduit drastiquement le risque d’interception, même en cas d’infection active.

 

Par exemple, le coffre-fort de mots de passe LockPass repose sur un chiffrement de bout en bout, combiné à une authentification multifacteurs. Ces mécanismes garantissent que seul un utilisateur dûment authentifié peut accéder à ses identifiants, avec un niveau de protection renforcé grâce à la MFA. Pour encore plus de sécurité, le générateur de mots de passe complexes et uniques permet de bannir l’usage d’identifiants faibles ou réutilisés, souvent exploités par les cybercriminels après une compromission.

 

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3. Déployer l’authentification multifacteurs (MFA)

 

Même si un mot de passe est intercepté par un keylogger, la mise en place d’une authentification multifacteurs empêche son exploitation immédiate. La CNIL et l’ANSSI recommandent d’ailleurs fortement cette méthode1 !

 

La MFA repose sur la combinaison de plusieurs facteurs indépendants : 

  • Un mot de passe (facteur de connaissance)
  • Un appareil physique (facteur de possession)
  • Ou une donnée biométrique (facteur inhérent). 

 

Cette méthode empêche toute tentative d’authentification non autorisée sans la validation d’un facteur supplémentaire, souvent temporaire ou à usage unique, comme un code OTP (One Time Password) par exemple.

 

Cette couche de sécurité supplémentaire est particulièrement recommandée pour les comptes à privilèges, les outils métiers critiques et les accès distants. En complément d’un gestionnaire de mots de passe, elle offre un double verrou efficace contre l’exploitation des données interceptées par un enregistreur de frappe.

 

4. Sensibiliser les collaborateurs à la cybersécurité

 

On ne vous apprend rien : aucune technologie ne peut se substituer à la vigilance humaine. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’on sait que selon une récente étude de Gatewatcher, 95% des cyberattaques en entreprise ont pour point d'entrée un collaborateur peu sensibilisé à la cybersécurité2. Et les enregistreurs de frappe ne font pas exception à la règle ! En effet, une part significative des infections par keylogger repose sur une action de l’utilisateur : ouverture d’une pièce jointe piégée, téléchargement d’un logiciel depuis un site douteux, ou clic sur un lien frauduleux.

 

Il est donc impératif de former l’ensemble des collaborateurs aux mécanismes des attaques par ingénierie sociale (en particulier le hameçonnage), ainsi qu’aux comportements à risque : exécution de fichiers inconnus, absence de mise à jour, recours à des outils non validés par la DSI…etc.

 

La formation ne doit pas se limiter à une session unique. Elle doit être intégrée dans une démarche continue, avec des rappels réguliers, des campagnes de test (phishing simulé, par exemple) et des référentiels de bonnes pratiques cyber accessibles à tous.

 

Que faire en cas d’infection par un keylogger ?

Étape 1 : identifier l'infection

 

Le premier indicateur d’une infection par keylogger peut être un comportement anormal du poste de travail : lenteurs inexpliquées, sollicitations excessives du processeur, ouverture automatique de connexions réseau, ou alertes générées par les outils de sécurité.

 

Face à ces signaux, il est recommandé de procéder à une analyse approfondie du système via des outils spécialisés, capables d’examiner en profondeur les processus actifs, les éléments au démarrage, les services système, ou les bibliothèques partagées. Des solutions comme les EDR (Endpoint Detection and Response) permettent d’identifier des comportements anormaux typiques des keyloggers, même lorsqu’ils sont dissimulés dans des processus légitimes ou packagés dans des fichiers obfusqués.

 

Un diagnostic doit également être réalisé sur les journaux de sécurité (logs), les connexions réseau sortantes et les actions de l’utilisateur suspectées.

 

Étape 2 : déconnecter l’appareil infecté du réseau

 

Dès la confirmation ou la suspicion sérieuse d’infection, l’appareil concerné doit être isolé sans délai du réseau d’entreprise (filaire, Wi-Fi ou VPN).

 

Cette mesure vise à interrompre immédiatement toute exfiltration de données en cours, mais aussi à éviter la propagation latérale de la menace vers d’autres postes, partages réseau ou serveurs internes. Dans certains cas, le keylogger peut s’accompagner de fonctions de réplication ou de téléchargement de charges supplémentaires. Cette phase d’isolement est donc une mesure de confinement indispensable, à appliquer de manière stricte dès les premiers instants.

 

Étape 3 : passer le système au peigne fin

 

Une fois l’appareil déconnecté, une analyse complète du système doit être lancée à l’aide d’un outil antivirus ou anti-malware, avec la base de signatures à jour.

 

L’objectif est de repérer et supprimer l’ensemble des composants associés au keylogger, qu’ils soient actifs (processus, DLL injectées, services en mémoire) ou persistants (tâches planifiées, clefs de registre, fichiers de démarrage). En cas de doute sur l’intégrité du système ou si l’infection a été prolongée, une réinstallation propre peut être envisagée afin de repartir sur une base saine.

 

Un rapport d’incident peut utilement documenter cette phase, afin de tracer les mesures prises et nourrir le retour d’expérience en interne.

 

Étape 4 : réinitialiser les mots de passe

 

Tous les comptes dont les identifiants ont été saisis depuis le terminal infecté doivent être considérés comme exposés. Il convient donc de procéder immédiatement à leur réinitialisation, en commençant par les comptes à privilèges (administration, direction, finances), les accès distants (VPN, SSO), et les outils métiers stratégiques.

 

Cette opération peut être appuyée par une politique de renforcement des mots de passe, comprenant : 

 

LockPass, par exemple, permet de générer automatiquement des mots de passe robustes conformes aux standards de sécurité actuels, d’imposer des politiques de sécurité par typologies de comptes, de les stocker dans un coffre-fort chiffré, et d’en assurer une gestion centralisée, y compris sur les accès partagés ou les comptes techniques.

 

Étape 5 : prendre des mesures correctives sur le long terme

 

Une fois la menace neutralisée, l’entreprise doit procéder à une analyse de cause racine pour identifier les mécanismes d’introduction du keylogger : clic sur un lien de phishing, téléchargement d’un exécutable malveillant, faille logicielle non corrigée, erreur de configuration…

 

Un audit post-incident est alors indispensable pour mettre en lumière les failles organisationnelles, techniques ou humaines ayant permis l’infection. Les correctifs à apporter peuvent porter sur plusieurs volets : mise à jour des logiciels, durcissement des postes de travail, principe du moindre privilège (PoLP), renforcement de la MFA ou encore déploiement d’outils EDR.

 

Il est également recommandé de formaliser les enseignements dans un plan d’action correctif, validé par la DSI, et de sensibiliser l’ensemble des collaborateurs via une communication dédiée ou une campagne de formation ciblée.

 

 


Sources : 

1 https://cnil.fr/fr/recommandation-mfa 
2 https://www.gatewatcher.com/ressource/cybersecurite-le-facteur-humain-principal-probleme-de-securite-informatique/