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L’audit de sécurité, indispensable pour les entreprises en 2024

Rédigé par LockSelf | 05 juin 2024

Face à l'évolution rapide des cybermenaces et à l'exposition croissante des données sensibles, il est indispensable pour les entreprises de justifier d’une hygiène cyber irréprochable. Une des solutions pour y parvenir réside dans un processus fondamental et pourtant souvent sous-estimé : l'audit de sécurité informatique. Explications : 

 

Qu'est-ce qu'un audit de sécurité informatique ?

Audit de sécurité informatique : définition

 

Un audit de sécurité informatique est une évaluation approfondie du niveau de sécurité d'un système d'information dans sa globalité. Très complet, l’audit de cybersécurité va au-delà de la simple identification des failles potentielles; il vise également à évaluer la pertinence des politiques d'accès aux données et des configurations réseau. Les audits de sécurité peuvent être effectués par des prestataires externes, ou être internalisés par le service DSI.

En mettant en lumière les points faibles, ce type d’audit permet de recommander des actions spécifiques pour renforcer la cybersécurité en entreprise, réduisant ainsi les risques de piratage informatiques et de violations de données.

 

L’audit de sécurité informatique peut porter sur les pratiques de sécurité software, à travers l’analyse des mesures comme le cryptage des données ou la configuration des pare-feu, mais aussi sur des dispositifs hardware comme les systèmes de vidéosurveillance et les badges d'accès.

Enfin, un audit de sécurité peut être aussi bien global, analysant l'ensemble des pratiques de sécurité, ou ciblé, se concentrant sur des éléments spécifiques comme la gestion des mots de passe ou les procédures de mise à jour. 

 

 

Quand réaliser un audit de sécurité ?


De nombreuses entreprises se demandent : « Quand faut-il effectuer un audit de sécurité ? ». La réponse est simple : dès que possible et de manière régulière.

L’audit de sécurité informatique est en effet une mesure préventive, c’est pourquoi il ne faut pas attendre qu’un incident survienne pour le mettre en place. En effet, les cyberattaquants ne prennent pas de vacances, et la clef d’un SI performant et bien protégé des cybermenaces réside dans l’anticipation. Vous l’aurez compris, réaliser un audit cyber est une nécessité, plutôt qu'une simple option !

Cependant, même pour ceux qui n'ont pas encore pris cette mesure, il n'est jamais trop tard pour évaluer et renforcer la sécurité de leur infrastructure. L’audit de cybersécurité s’adresse à tous les types d’entreprises, peu importe leur taille. La période idéale pour un audit de sécurité dépend largement de la taille de l'organisation, de la sensibilité de ses données, et de la fréquence des changements technologiques. Pour information, seulement 40% des entreprises françaises déclarent faire des audits de risques cyber réguliers.1

 

Pourquoi réaliser un audit de sécurité informatique ?


Réaliser un audit de sécurité informatique présente de nombreux avantages, que ce soit au niveau du renforcement de la cybersécurité que de la mise en conformité.

Protéger des données sensibles

 

La protection des données sensibles est l'un des principaux motifs pour lesquels il est indispensable de réaliser un audit de sécurité informatique.

En effet, les entreprises traitent une quantité croissante de données sensibles, qu'il s'agisse d'informations financières ou de données clients. Preuve en est, on estime que 70% des mails envoyés contiendraient des informations sensibles exploitables pour des cybercriminels !2
Un audit approfondi permet d'identifier les vulnérabilités potentielles dans les systèmes informatiques qui pourraient compromettre la sécurité de ces données. 


En mettant en lumière ces failles, l'audit permet de prendre des mesures correctives pour renforcer la protection des données sensibles, réduisant ainsi le risque de violation de la confidentialité et de pertes financières ou de réputation pour l'entreprise.

 

Évaluer les risques et les menaces

 

En analysant en profondeur les différents aspects du SI, un audit de cybersécurité permet d'identifier les risques auxquels l'entreprise est exposée, qu'ils soient d'origine interne ou externe. 

 

Cela inclut les menaces comme les cyberattaques, les violations de données, les failles de sécurité logicielles ou matérielles, ainsi que les erreurs humaines. 

 

En comprenant ces risques et en évaluant leur probabilité d'occurrence et leur impact potentiel, les entreprises peuvent prendre des mesures pour renforcer leur posture de sécurité. Par ailleurs, cette évaluation des risques aide également à hiérarchiser les actions à entreprendre, en se concentrant sur les vulnérabilités les plus critiques et les menaces les plus pressantes. 

 

Assurer la mise en conformité avec la législation et les normes

 

La conformité avec la législation et les normes en matière de sécurité informatique est devenue une préoccupation majeure pour les entreprises. Les réglementations européennes comme la RGPD, ou encore NIS2 imposent des obligations strictes en matière de protection des données. De même, des normes industrielles comme ISO 27001 établissent des directives pour la gestion de la sécurité de l'information. En cas de non-respect de ces normes, les entreprises s’exposent à de fortes amendes !

Un audit de sécurité informatique permet d'évaluer si les pratiques de sécurité d'une entreprise sont conformes à ces exigences légales. En identifiant les écarts et les lacunes par rapport aux exigences réglementaires, l'audit fournit des recommandations spécifiques pour se mettre en conformité. Cela peut inclure des actions telles que la mise en place de politiques et de procédures de sécurité robustes, la formation du personnel sur les meilleures pratiques de sécurité, ou la mise en œuvre de mesures techniques pour protéger les données sensibles.

 

Comment réaliser un audit de sécurité informatique ?

 

Généralement, on distingue 3 grandes étapes dans la réalisation d’un audit informatique :

Étape 1 : définition des objectifs de l'audit

 

Les objectifs d’un audit de sécurité doivent être clairement définis et documentés dans un cahier des charges précis. Ce document servira de guide tout au long du processus d'audit et garantira que toutes les parties prenantes comprennent bien les attentes et les résultats escomptés. Les objectifs peuvent varier considérablement d'une entreprise à l'autre, allant de la vérification de la conformité réglementaire à l'évaluation des vulnérabilités, en passant par la vérification de l'efficacité des politiques de sécurité existantes.

Dans votre cahier des charges, nous vous conseillons d’inclure :

  • Les objectifs de l'audit : quelles sont les principales raisons de l'audit ?
  • Le périmètre de l'audit : quels systèmes, réseaux et applications seront examinés ?
  • La méthodologie : quels outils et techniques seront utilisés ?
  • Les parties prenantes : qui est impliqué dans le processus d'audit ?
  • Un calendrier d’action : quelles sont les échéances définies ? 

 

Étape 2 : évaluation du système d'information

 

La deuxième étape consiste en une évaluation détaillée du système d'information, conformément aux tests et aux méthodologies définis dans votre cahier des charges. Cette évaluation est la phase où l'audit technique est réellement mené. Elle comprend plusieurs sous-étapes :

 

1. Collecte d'informations : les auditeurs collectent des données sur les systèmes, les réseaux, les applications et les dispositifs de sécurité en place. Cette collecte peut inclure des entretiens avec le personnel, l'examen des configurations système, et l'analyse des journaux d'événements.


2. Tests de vulnérabilité : des tests spécifiques sont réalisés pour identifier les vulnérabilités potentielles. Cela peut inclure :

  • Des tests de pénétration pour simuler des attaques et identifier les failles exploitables.
  • Les analyses de configuration pour vérifier la conformité des systèmes avec les meilleures pratiques de sécurité.
  • Les évaluations de sécurité des applications pour identifier les failles dans les logiciels utilisés.

3. Analyse des politiques et procédures : les politiques de sécurité et les procédures opérationnelles sont examinées pour vérifier leur efficacité et leur application. Cela comprend la gestion des accès, la politique de mots de passe, et les procédures de sauvegarde.

 

4. Examen des infrastructures : les infrastructures matérielles et logicielles sont évaluées pour détecter les risques physiques et techniques. Cela inclut les serveurs, les postes de travail, les dispositifs de stockage, les pare-feu, et les systèmes de détection d'intrusion.

 

Étape 3 : mise en place d'un plan d'action

 

Après l’évaluation du SI, les observations et les analyses sont compilées dans un rapport d'audit cyber détaillé. Ce rapport est indispensable pour déployer un plan d'action efficace. 

 

Le rapport d’audit doit comprendre :

  • Un résumé exécutif : un aperçu des principales conclusions et recommandations.
  • Le détail des vulnérabilités : une description des failles de sécurité identifiées.
  • L’analyse des risques : une évaluation de l'impact potentiel de chaque vulnérabilité.
  • Des recommandations : des mesures correctives pour remédier aux vulnérabilités identifiées.

 

Un plan d'action détaillé est ensuite élaboré sur les bases des recommandations du rapport d'audit. Ce plan doit :

  • Prioriser les actions : identifier les mesures à mettre en place immédiatement et celles qui peuvent être planifiées à plus long terme.
  • Allouer des ressources : déterminer les ressources nécessaires pour chaque action (personnel, budget, outils…)
  • Établir un calendrier : fixer des délais pour la mise en œuvre de chaque mesure corrective.

 

À savoir, des audits de suivi peuvent être planifiés pour vérifier la mise en œuvre des recommandations et évaluer l'amélioration de la posture de sécurité de l'entreprise.

 

 

 

Les outils et méthodes d'audit de sécurité

 

Un audit de sécurité informatique peut être effectué de plusieurs manières. Voici un aperçu des principaux logiciels et techniques utilisés :

 

Les logiciels d'audit de sécurité

 

Les logiciels d'audit de sécurité permettent de réaliser des analyses automatisées, fournissant ainsi des rapports détaillés sur l'état de sécurité des systèmes. 


Quelques exemples de logiciels d’audit cyber : 

  • Wireshark : un analyseur de protocole réseau qui capture et inspecte les données en temps réel, aidant à identifier les activités suspectes et les problèmes de sécurité.

  • Nessus : un scanner de vulnérabilités largement utilisé qui permet de détecter les failles de sécurité dans les systèmes, les applications et les réseaux.

  • Nmap : un outil open-source permettant de scanner les réseaux et identifier les hôtes et services disponibles, aidant à détecter les failles de sécurité.

 

Ces outils fournissent une base solide pour l'évaluation de la cybersécurité, mais doivent être utilisés en complément d'autres techniques pour obtenir une vue complète et précise des risques.

 

Les outils et méthodes de sécurité

 

L'analyse des vulnérabilités repose sur une série de techniques destinées à identifier les points faibles des systèmes informatiques. En voici quelques-unes :

Les tests d'intrusion (pentest)

Un test d'intrusion, ou pentest, est une simulation contrôlée de cyberattaque contre un système informatique, un réseau ou une application, effectuée dans le but d'identifier et de corriger les vulnérabilités avant qu'elles ne soient exploitées par des cybercriminels. Ces tests sont réalisés par des experts en sécurité appelés pentesters, qui utilisent les mêmes techniques que les hackers pour évaluer la sécurité des systèmes.

L'analyse des risques

L'analyse des risques est un processus visant à identifier, évaluer et hiérarchiser les risques qui pourraient affecter la sécurité d'un système informatique. Elle permet de prendre des décisions sur les mesures de sécurité à mettre en place pour protéger les actifs les plus critiques contre les menaces potentielles.

 

Plusieurs méthodologies sont couramment utilisées pour l'analyse des
risques :

  • EBIOS Risk Manager3 : est la méthode d’analyse de risque établie par l’ANSSI et vaut donc pour référence en France. Cette approche en cinq ateliers étudie les chemins d’attaques possibles en partant du plus haut niveau de risque pour s’intéresser progressivement aux éléments métiers et techniques.

  • OCTAVE (Operationally Critical Threat, Asset, and Vulnerability Evaluation)4 : une méthode développée par le CERT pour évaluer les risques informatiques en se concentrant sur les actifs critiques.

  • FAIR (Factor Analysis of Information Risk)5 : un modèle quantitatif pour mesurer et analyser les risques liés à la sécurité de l'information.

  • ISO/IEC 270056 : une norme internationale fournissant des lignes directrices pour la gestion des risques de sécurité de l'information.

 

Comment renforcer la cybersécurité de l'entreprise suite à un audit ?

1. Corriger les failles identifiées

 

Une fois les vulnérabilités identifiées et classées, un plan d'action détaillé est élaboré pour corriger chacune d'elles. Ce plan comprend généralement :

  • La correction des erreurs de configuration des systèmes, applications et réseaux pour éliminer les failles.

  • La mise à jour des logiciels, en installant les derniers correctifs pour tous les logiciels et systèmes d'exploitation utilisés dans l'entreprise.

  • Le renforcement des contrôles d'accès, avec des politiques strictes de gestion des accès et des identités pour s'assurer que seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder aux données sensibles.

  • La segmentation du réseau pour limiter les mouvements en cas de compromission d'un segment.

2. Déployer des outils de cybersécurité complémentaires

 

Pour élever le niveau de protection global du SI et renforcer la cybersécurité en entreprise, il est conseillé de mettre en place plusieurs outils de cybersécurité après l’audit, en fonction des faiblesses identifiées. 


Parmi les outils de cybersécurité indispensables en entreprise, on compte :

  • Le gestionnaire de mots de passe : Un gestionnaire de mots de passe comme LockPass permet de générer, stocker et gérer des mots de passe forts de manière sécurisée, réduisant ainsi le risque de compromission due à des mots de passe faibles ou réutilisés.

  • Les outils de transfert de fichiers sécurisé comme LockTransfer : Pour protéger les données en transit, il est conseillé d’adopter des outils de transfert sécurisé de fichiers. Ces derniers utilisent des protocoles de chiffrement robustes pour garantir que les fichiers sensibles soient transférés de manière sécurisée, évitant ainsi les interceptions et les accès non autorisés.

  • Les solutions anti-phishing, qui aident à détecter et bloquer les tentatives de phishing avant qu'elles n'atteignent les employés. Ces solutions utilisent des techniques de machine learning et des bases de données de menaces pour identifier les mails suspects et empêcher les attaques par hameçonnage.

  • Le réseau privé virtuel (VPN) d’entreprise, pour sécuriser les connexions internet des collaborateurs, en particulier lorsqu'ils travaillent à distance. Le VPN chiffre tout le trafic internet, protégeant ainsi les données contre les interceptions.

  • Les pare-feu, dont le rôle est de surveiller et contrôler le trafic réseau entrant et sortant en fonction de règles de sécurité prédéfinies. Ils aident à prévenir les accès non autorisés et à bloquer les menaces avant qu'elles n'atteignent les systèmes internes de l'entreprise.

  • Les systèmes de surveillance en temps réel et de réponse aux incidents, comme les EDR (Endpoint Detection and Response). Ces systèmes permettent de détecter les activités suspectes en identifiant rapidement les comportements anormaux qui pourraient indiquer une attaque. Ils facilitent ensuite la mise en œuvre des procédures de réponse pour contenir et remédier aux incidents de sécurité, puis effectuent des analyses post-incident pour comprendre les causes et améliorer les défenses. (pour en savoir plus sur l’implémentation d’un EDR, consultez notre article : comment implémenter un EDR en entreprise ?)

  • La sensibilisation des collaborateurs, qui doit être au cœur d'une stratégie de cybersécurité. Pour ce faire, il est important de mettre en place des sessions de formation régulières afin d'informer les employés des dernières menaces et des bonnes pratiques cyber. De plus, des tests comme des simulations de phishing peuvent améliorer la vigilance des employés face aux tentatives d’hameçonnage. 

 

Comme nous l’avons vu, l’audit de sécurité informatique ne doit pas être une simple option, mais un rendez-vous régulier pour garantir une cybersécurité robuste en entreprise. En effet, 1 entreprise sur 2 a subi une cyberattaque en 20237, et aucun corps de métier n’est épargné. Après cet audit, tout l’enjeu sera de corriger les failles, mais surtout : de s’équiper avec les outils cyber adéquat !

 

 

 


Sources : 

1 https://www.ndnm.fr/statistiques-cybersecurite-2022

 

2 https://www.virtru.com/fr/blog/la-securite-des-donnees-est-la-responsabilite-de-chacun-17-statistiques-qui-le-prouvent

 

3 https://cyber.gouv.fr/la-methode-ebios-risk-manager

 

4 https://www.enisa.europa.eu/topics/risk-management/current-risk/risk-management-inventory/rm-ra-methods/m_octave.html

 

5 https://www.cybersaint.io/blog/a-pocket-guide-to-factor-analysis-of-information-risk-fair

 

6 https://pecb.com/fr/education-and-certification-for-individuals/iso-iec-27005


7 https://torii-security.fr/7-statistiques-sur-la-cybersecurite-des-pme-edition-2023/