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PRA (Plan de Reprise d’Activité) : 6 étapes pour le mettre en place !

Rédigé par LockSelf | 02 octobre 2024

La capacité à reprendre rapidement ses activités après un incident est une priorité absolue pour toute entreprise. Un Plan de Reprise d'Activité (PRA) a pour objectif de garantir cette continuité en cas de sinistre. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le PRA, son intérêt dans un contexte professionnel, et comment le mettre en place en 6 étapes.

 

Qu'est-ce qu'un plan de reprise d'activité ?

Définition d'un PRA

 

Un Plan de Reprise d'Activité est un ensemble de procédures et de mesures prévues par une entreprise pour rétablir et maintenir ses activités essentielles après un incident majeur. Cet incident peut être d'origine naturelle (inondation, tremblement de terre), technologique (cyberattaque, panne de serveur) ou humaine (erreur, malveillance). 


Le PRA, indispensable pour la cybersécurité en entreprise, vise à réduire au minimum l'impact de ces événements, en permettant à l'organisation de reprendre ses opérations dans les plus brefs délais et dans des conditions acceptables. Preuve de son efficacité, selon une récente étude les entreprises ayant un PRA en place seraient 20% plus susceptibles de survivre à une catastrophe majeure.1

 

Quelle est la différence entre un PRA et un PRI ? 

 

Bien que souvent confondus, le Plan de Reprise d'Activité (PRA) et le Plan de Reprise Informatique (PRI) sont distincts, mais cependant complémentaires. 

 

Le PRA englobe l'ensemble des opérations de l'entreprise, y compris les processus métier, les ressources humaines, les installations physiques et les systèmes informatiques. Son objectif principal est de garantir la continuité des activités de l'entreprise en cas de sinistre, en tenant compte de tous les aspects organisationnels. En d'autres termes, le PRA couvre une échelle très large et inclut des plans spécifiques pour différents départements et fonctions au sein de l'entreprise.

 

À l'inverse, le PRI est spécifiquement centré sur les systèmes et infrastructures informatiques. Son objectif est d'assurer la continuité et la restauration rapide des systèmes informatiques et des données après une interruption. En se concentrant uniquement sur les éléments technologiques et informatiques de l'organisation, le PRI a donc une portée plus restreinte que le PRA.

 

En résumé, le PRA est une approche globale de la reprise des activités, incluant le PRI comme composant pour la reprise des systèmes informatiques. Une entreprise ne peut pleinement fonctionner sans ses systèmes IT, mais le PRI seul ne suffit pas à assurer la reprise complète de toutes les opérations métiers. Une coordination entre les deux plans est donc indispensable pour une résilience optimale. 

 

PRA et PRI : quelles différences ? 

Intéressé·e par le sujet ? Découvrez notre guide complet :

PRA, PRI, PCA, PCI : définition, différences et application

 

À quoi sert un Plan de Reprise d'Activité ? 

Minimiser les temps d'arrêt

 

L'un des objectifs principaux d'un PRA est de réduire au minimum les interruptions de service après un incident. En effet, en cas de sinistre, les temps d'arrêt peuvent être extrêmement coûteux pour une entreprise, tant en termes financiers qu'en matière de réputation. Un PRA bien conçu permet de mettre en place des procédures pour une reprise rapide des activités, réduisant ainsi les pertes potentielles et maintenant une continuité opérationnelle. Preuve en est, d'après l'indice de préparation aux cyberattaques d'Allianz, les entreprises ayant un PRA complet ont 60% de chances de reprendre leurs activités en moins de 24 heures après une cyberattaque, contre seulement 12% pour celles sans PRA2.

 

Mais les bénéfices d’un tel plan ne s’arrêtent pas là : côté financier, les organisations avec un PRA éprouvé pourraient réduire leurs coûts de reprise après sinistre de 50% à 90% !

 

Protéger les données critiques

 

Un autre aspect fondamental du PRA est la protection des données critiques. Cela comprend des stratégies pour la sauvegarde et la restauration des données, garantissant ainsi que celles-ci puissent être récupérées après un sinistre. En effet, les dégâts causés par des logiciels malveillants, des pannes de système ou même des catastrophes naturelles peuvent entraîner la perte ou la corruption des données. En prévoyant des mesures de sauvegarde régulières et des plans de restauration, le PRA assure que les informations essentielles de l'organisation restent accessibles et intactes, même dans les situations les plus graves.

 

Maintenir la confiance des clients et des parties prenantes

 

La capacité d'une entreprise à récupérer rapidement après une cyberattaque ou une autre forme de perturbation montre sa résilience et sa fiabilité. En démontrant qu'elle dispose d'un PRA efficace, une organisation peut donc maintenir la confiance de ses clients, partenaires et autres parties prenantes. Cette confiance est d’ailleurs stratégique, car elle influence la fidélité des clients et la réputation générale de l'entreprise sur le marché. En effet, une structure capable de démontrer sa préparation face aux crises est perçue comme plus stable et plus digne de confiance.

 

 

Se conformer aux exigences réglementaires

 

Dans de nombreux secteurs, la loi exige que les entreprises disposent de plans d'urgence pour la protection des données et la continuité des opérations. Par exemple, dans le secteur des services financiers, des réglementations comme le RGPD en Europe et le GLBA (Gramm-Leach-Bliley Act) aux États-Unis imposent des standards stricts pour la protection des données clients et la continuité des opérations. 

 

Un PRA permet à l'entreprise de se conformer à ces exigences réglementaires, évitant ainsi des sanctions potentielles et des conséquences juridiques. Mais ce n’est pas tout : en respectant ces obligations, l'organisation montre également son engagement envers les meilleures pratiques cyber et la sécurité de ses opérations, ce qui peut également être un atout compétitif.

 

Faciliter la prise de décision en situation de crise

 

Un PRA bien établi inclut la hiérarchisation des processus de reprise, l'allocation des ressources et la coordination des équipes, afin de garantir que toutes les actions nécessaires soient mises en œuvre rapidement et de manière organisée.

 

Par exemple, lors d'une cyberattaque, le PRA indique quelles applications doivent être restaurées en priorité pour minimiser l'impact sur les opérations de l'entreprise. Il spécifie également les ressources à mobiliser, comme les équipes IT, les consultants en cybersécurité, et les équipements nécessaires pour contenir et résoudre l'incident.

 

Par ailleurs, le PRA définit clairement les rôles et responsabilités de chaque membre de l'équipe, ce qui réduit les risques de confusion et d'improvisation. Chaque collaborateur sait exactement quelles actions entreprendre et qui contacter en cas de problème, ce qui accélère considérablement la prise de décision et la mise en œuvre des mesures de reprise.

 

 

Comment mettre en place un Plan de Reprise d'Activité ?

 

Mettre en place un Plan de Reprise d'Activité nécessite une démarche structurée et méthodique . Voici 6 étapes, pour élaborer un PRA robuste.

 

1. Évaluation des risques et analyse d'impact sur l'activité (BIA)

 

Pour construire un PRA efficace, la première étape consiste à identifier les risques susceptibles d'entraîner des perturbations significatives dans les opérations de l'entreprise, via une analyse de risque cyber. Cela inclut les risques naturels, technologiques et humains. Cette évaluation approfondie des risques aide à comprendre la probabilité et la gravité de chaque type de menace.


L'analyse d'impact sur l'activité (BIA) suit cette évaluation. Elle détermine comment ces risques affecteraient les opérations, les finances et la réputation de l'entreprise. Par exemple, une cyberattaque pourrait entraîner la perte de données sensibles, tandis qu'une inondation pourrait endommager les installations physiques. Le BIA permet donc de hiérarchiser les processus critiques et de déterminer quelles fonctions nécessitent une reprise prioritaire.

 

2. Définition des objectifs de reprise

 

Une fois les risques et leurs impacts évalués, il s’agit de définir les objectifs de reprise. Cela implique l'établissement des Objectifs de Point de Reprise (RPO) et des Objectifs de Temps de Reprise (RTO) pour chaque fonction critique de l'entreprise. 

 

Côté définitions, le RPO représente la quantité maximale de données qu’une entreprise peut se permettre de perdre en cas de défaillance. Il s'exprime sous forme de durée, correspondant au temps écoulé depuis la dernière sauvegarde valide jusqu'au moment de la panne. Par exemple, si la dernière sauvegarde a eu lieu 24 heures avant la défaillance, le RPO sera de 24 heures.

 

Le RTO, quant à lui, spécifie le délai maximal acceptable pour rétablir une fonction après une interruption. Il indique la durée pendant laquelle une entreprise peut tolérer qu'un service ou une fonction soit indisponible sans que cela n'entraîne de graves conséquences sur l'activité. Par exemple, si une entreprise définit un RTO de 2 heures pour son système de gestion des commandes, cela signifie que ce système doit être rétabli dans les 2 heures suivant une panne, afin de limiter les perturbations des opérations commerciales.

 

3. Développement des stratégies de reprise

 

Pour atteindre les objectifs de reprise mentionnés ci-dessous, il est nécessaire de développer des stratégies de reprise adéquates. Cela peut notamment inclure la mise en place de sites de reprise distants pouvant prendre le relais en cas de défaillance du site principal. L'utilisation de la technologie cloud pour la sauvegarde et la reprise est également une stratégie efficace, mais vulnérable aux cyberattaques dans le cloud


Pour plus de sécurité, des solutions telles que le coffre-fort sécurisé LockFiles permettent de stocker de façon chiffrée des fichiers sur des outils distants, assurant ainsi leur disponibilité même en cas de sinistre local. En complément, la mise en œuvre de systèmes redondants garantit que les données restent accessibles et les services opérationnels, même si une partie de l'infrastructure tombe en panne.

 

4. Mise en place de l'infrastructure de reprise

 

On ne vous apprend rien, la mise en place des stratégies de reprise nécessite une infrastructure bien précise. Cela peut passer par l'établissement d'installations de reprise après sinistre, équipées des technologies nécessaires pour la sauvegarde et la récupération rapide des données. 

Par exemple, un site de reprise peut être configuré avec des serveurs de secours, des équipements réseau et des logiciels de sauvegarde automatisée. De plus, des technologies de virtualisation peuvent être utilisées pour répliquer les environnements de production dans des sites distants, assurant une transition rapide et transparente en cas de sinistre.

 

5. Rédaction et documentation du plan

 

Une fois les infrastructures en place, il est préférable de documenter toutes les procédures de reprise dans un plan formel. Ce plan doit inclure des protocoles pour chaque scénario de sinistre, décrivant clairement les actions à entreprendre, les personnes responsables et les moyens de communication en cas de crise. 

Par exemple, le plan peut spécifier que, en cas de panne du serveur principal, l'équipe IT doit activer le serveur de secours et informer toutes les parties prenantes via un système de messagerie d'urgence. Cette documentation doit donc être très claire, concise et facilement accessible à tous les membres de l'équipe concernés.

6. Tests et révisions périodiques

 

Saviez-vous que seules 22 % des entreprises affirment avoir confiance en leur Plan de Reprise d’Activité 4 ? 

Des tests périodiques permettent de s'assurer que le plan fonctionne comme prévu et d'identifier les aspects à améliorer. Ces tests peuvent inclure des simulations de sinistres, des exercices pratiques et des revues de processus. Par exemple, une entreprise peut organiser un exercice de reprise après sinistre où l'équipe IT doit rétablir les opérations à partir des sauvegardes cloud


Les résultats des tests doivent être analysés pour apporter les ajustements nécessaires. De son côté, le Plan de Reprise d’Activité n’est efficace que s'il est régulièrement testé et mis à jour. Le PRA doit donc être révisé ponctuellement pour refléter les changements dans l'environnement technologique et les opérations de l'entreprise, mais aussi l’évolution des cybermenaces.

PRA dans le cloud : bonne ou mauvaise idée ? 

 

La migration d'un Plan de Reprise d'Activité (PRA) vers le cloud présente de nombreux avantages qui rendent cette solution attrayante pour beaucoup d’entreprises. Mais qu’en est-il vraiment ?

 

L'un des principaux bénéfices réside dans la flexibilité offerte par le cloud. Contrairement aux infrastructures physiques, les solutions cloud permettent une adaptation rapide aux besoins changeants de l'entreprise, qu'il s'agisse de l'évolutivité des ressources ou de la capacité à répondre aux fluctuations de la demande.

 

En outre, le cloud permet une récupération rapide des données et des applications. En cas de sinistre, les entreprises peuvent restaurer leurs systèmes critiques sans dépendre d'infrastructures physiques internes, parfois endommagées ou inaccessibles lors d'une crise. Cette rapidité de récupération contribue à minimiser les temps d'arrêt et assurer la continuité des opérations.



Découvrez l’exemple du SIIM 94, qui grâce à son PRA dans le cloud à pu remédier en moins de 24h à la cyberattaque subie !

Les coûts de maintenance liés à un site de secours sont également réduits grâce à l'utilisation du cloud. La gestion et la maintenance des infrastructures de secours peuvent en effet être coûteuses et complexes ! En externalisant ces fonctions à un fournisseur de services cloud, les entreprises peuvent bénéficier d'une infrastructure hautement disponible, sans les coûts et les efforts associés à la gestion d'un site physique de secours.

 

Enfin, la gestion simplifiée est un autre avantage majeur du PRA dans le cloud. Il existe des outils intégrés dans le cloud pour la sauvegarde, la récupération et la gestion des données, permettant à la DSI de se concentrer sur des tâches plus stratégiques plutôt que sur la maintenance quotidienne des systèmes de secours. De plus, les mises à jour et les correctifs sont généralement gérés par le fournisseur, assurant que les systèmes soient toujours à jour et sécurisés.

 

Cependant, migrer son PRA dans le cloud comporte aussi des limites et des dangers qu'il convient de considérer. En effet, les données sensibles stockées dans le cloud sont potentiellement exposées à des risques de sécurité, notamment les cyberattaques. C’est pourquoi il est recommandé de s'assurer que le fournisseur de services cloud dispose de solides mesures de sécurité, voire même de garanties telle que la certification SecNumCloud recommandée en France, pour assurer la protection des données.

 

La dépendance envers le service cloud est un autre point critique à prendre en compte. Si le fournisseur rencontre des problèmes techniques, cela peut affecter la capacité de l'entreprise à récupérer ses données et à reprendre ses opérations. Il est donc important de choisir un fournisseur fiable et d'établir des accords de niveau de service (SLA) clairs pour minimiser ces risques.

 

Enfin, bien que les solutions cloud offrent des avantages en termes de coût et de flexibilité, elles peuvent ne pas convenir à toutes les entreprises, en particulier celles ayant des exigences strictes en matière de conformité et de régulation. En effet, certaines industries peuvent avoir des restrictions sur la localisation des données et des exigences de conformité qui doivent être soigneusement évaluées avant de migrer un PRA vers le cloud. Pour ces entreprises, il est essentiel d’opter pour des outils et des hébergements qualifiés SecNumCloud et souverains (solution française ou européenne hébergée sur le territoire).



Vous l’aurez compris, le PRA dans le cloud offre de nombreux avantages, notamment en termes d’accessibilité en cas de sinistre, de flexibilité, de rapidité et de réduction des coûts de maintenance.  Ces avantages peuvent être contrebalancés par les limites et les risques, notamment en matière de sécurité et de dépendance envers le fournisseur de services cloud. Privilégier des services certifiés ou qualifiés par l’ANSSI, et réaliser une évaluation et une planification rigoureuses sont donc nécessaires pour s'assurer que cette solution est la plus adaptée aux besoins de l'entreprise.

 

 


Sources : 

1 : https://www.marshmclennan.com/

2 : https://commercial.allianz.com/news-and-insights/reports/cyber-risk-trends.html

3 : https://www.gartner.com/reviews/market/privileged-access-management/vendor/beyondtrust/product/beyondtrust-privileged-remote-access

4 : https://www.lemagit.fr/conseil/PRA-en-cloud-a-quoi-faut-il-sattendre