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SMSI : définition et mise en place pour améliorer sa posture cyber

Rédigé par LockSelf | 09 juillet 2025

 

Pilotage, résilience, conformité : face à la multiplication des exigences réglementaires, les DSI doivent structurer une gouvernance de la sécurité capable de s’adapter en continu. C’est précisément la vocation d’un SMSI (Système de Management de la Sécurité de l’Information) fondé sur la norme ISO 27001 et sur la dynamique du cycle PDCA. Bien au-delà du simple cadre documentaire, un SMSI bien conçu constitue un levier pour maîtriser les risques cyber, mobiliser les métiers et garantir un haut niveau de protection des actifs numériques. Entre définition, cadre normatif, méthode PDCA, et étapes de mise en œuvre, découvrez tout ce qu’il faut savoir pour construire un SMSI adapté à votre organisation.

 

 


 

Qu'est-ce qu'un SMSI ?

SMSI : définition

 

Le Système de Management de la Sécurité de l’Information, plus couramment désigné sous l’acronyme SMSI, désigne un cadre organisationnel conçu pour garantir la sécurité des données sensibles au sein d’une entreprise. Il ne s’agit pas d’un outil technique ou d’une solution logicielle, mais d’un ensemble de processus documentés, révisés et pilotés dans le temps.

 

Le SMSI vise à identifier, évaluer, traiter et surveiller les risques liés à l’information, qu’elle soit stockée sur un serveur, en transit sur un réseau ou manipulée par des collaborateurs. Son périmètre peut couvrir des systèmes d’information, des bases de données RH, des secrets industriels, des services cloud ou encore des processus métiers stratégiques.

 

Cette approche globale permet de protéger aussi bien les actifs techniques que les ressources humaines et organisationnelles. C’est un pilier de la cybersécurité en entreprise, qui donne au RSSI un cadre pour formaliser les responsabilités, structurer les plans d’action, et démontrer (preuves à l’appui) que la sécurité de l’information fait l’objet d’un pilotage cohérent, réactif et mesurable.

 

Pourquoi mettre en place un SMSI en entreprise ?

 

Dans un contexte où les cyberattaques deviennent plus ciblées, plus fréquentes et plus sophistiquées, se contenter de barrières techniques ne suffit plus. Le SMSI permet de structurer une démarche proactive, alignée sur les risques cyber de l’entreprise.

De plus, en intégrant les référentiels de sécurité dans une logique de gouvernance, il permet à la DSI de parler le même langage que le COMEX : celui des risques business, des priorités d’investissement, et de la conformité aux exigences réglementaires.

 

Un SMSI bien conçu fournit aussi un cadre commun permettant d’aligner la cybersécurité de l’entreprise avec les exigences du RGPD, de la directive NIS2 ou du règlement DORA. Il structure la responsabilité, formalise les arbitrages et facilite les audits grâce à une documentation cohérente.

 

Au-delà de la conformité, la mise en place d’un SMSI améliore la résilience cyber globale de l’entreprise. Elle formalise les plans de traitement, les responsabilités, les indicateurs de suivi et les mécanismes d’alerte. Elle permet aussi de valoriser la maturité cybersécurité de l’entreprise aux yeux des clients, partenaires ou investisseurs, en démontrant que les risques informatiques sont identifiés, suivis et pilotés de façon structurée.

 

Normes et obligations : le cadre réglementaire du SMSI

 

ISO 27001 : la norme de référence pour construire un SMSI

 

La norme ISO/IEC 270011 constitue le socle méthodologique de tout SMSI. Publiée par l’Organisation internationale de normalisation, elle définit une série d’exigences que l’entreprise doit satisfaire pour démontrer qu’elle gère activement la sécurité de ses informations.

 

Elle impose, entre autres, la formalisation d’une politique de cybersécurité, l’analyse des risques, la définition d’objectifs mesurables, la mise en place de mesures de contrôle, la planification d’audits internes et l’organisation d’une revue de direction régulière.

 

La force de l’ISO 27001 réside dans sa capacité à s’adapter à tout type d’organisation, quelle que soit sa taille ou son secteur. Elle ne dicte pas les technologies à employer, mais définit un cadre exigeant et cohérent pour construire un SMSI sur mesure, en fonction du périmètre choisi.

 

Elle est aussi reconnue à l’échelle internationale, ce qui en fait un atout pour les entreprises opérant sur plusieurs marchés, ou souhaitant renforcer la confiance de leurs partenaires dans leur dispositif de cybersécurité.

 

Un socle commun pour répondre aux exigences réglementaires

 

Le déploiement d’un SMSI conforme à la norme ISO 27001 permet à l’entreprise de structurer sa conformité à un ensemble de textes qui, bien que différents dans leur portée, exigent tous un pilotage rigoureux de la sécurité des systèmes d’information :

  • Le RGPD2 impose de démontrer que les traitements de données personnelles sont sécurisés de bout en bout. Le SMSI permet de documenter les choix techniques, d’anticiper les violations, et de mettre en place des mesures proportionnées.

  • La directive NIS23 va plus loin, en introduisant des exigences sur l’authentification multifacteurs (MFA), la résilience opérationnelle, la surveillance des incidents ou encore la gouvernance des sous-traitants. Autant de dimensions qu’un SMSI bien conçu peut intégrer naturellement.

  • Du côté du secteur financier, la réglementation DORA4 pousse les organisations à renforcer la résilience de leurs systèmes numériques face aux perturbations majeures. Une exigence qui recoupe la logique du SMSI : cartographier les risques, anticiper les impacts, planifier les réponses.

En pratique, le SMSI devient alors un levier de rationalisation : plutôt que de répondre séparément à chaque réglementation, l’entreprise bâtit un socle unique, capable de répondre à plusieurs référentiels cyber à la fois.

 

Le cycle PDCA : socle méthodologique du SMSI selon l'ISO 27001

 

Comprendre la roue de Deming dans un contexte cybersécurité

 

Le SMSI ne repose pas sur un état figé. Il s’appuie sur une dynamique cyclique d’amélioration continue, appelée PDCA, pour Plan – Do – Check – Act. Cette méthode, aussi nommée roue de Deming, permet de structurer les démarches qualité et s’applique parfaitement à la cybersécurité.

 

Concrètement, elle consiste à planifier les actions (Plan), les mettre en œuvre (Do), mesurer leur efficacité (Check), puis ajuster le dispositif (Act) en fonction des résultats.

 

Dans le cadre d’un SMSI, ce cycle évite que les mesures de sécurité deviennent obsolètes ou déconnectées du terrain. Il impose de réinterroger régulièrement les risques internes et externes, les priorités et les dispositifs en place. Il pousse également à intégrer les retours d’expérience, les incidents passés, et les évolutions réglementaires.

 

En s’appuyant sur cette méthode, le SMSI devient un système vivant, capable de s’adapter aux mutations du contexte numérique.

 

Appliquer le PDCA à la gestion de la sécurité de l'information

 

Comme évoqué rapidement plus haut, le SMSI s’appuie sur le cycle PDCA pour garantir une amélioration continue de la sécurité. Voici comment chaque phase s’applique, de manière opérationnelle, à la gestion de la sécurité de l’information :

 

  • La phase Plan consiste à définir les objectifs stratégiques de sécurité, rédiger la politique associée, et réaliser une cartographie exhaustive des risques, des actifs et des parties prenantes.

  • La phase Do correspond à la mise en œuvre concrète des mesures de sécurité, qu’elles soient techniques (comme le cloisonnement réseau, le déploiement de la MFA, ou la journalisation) ou organisationnelles (comme la formation des collaborateurs, les chartes ou la gouvernance des accès).

  • La phase Check impose un regard critique sur l’efficacité du dispositif. Elle repose sur des audits internes, la mesure d’indicateurs de performance, et l’analyse des écarts par rapport aux objectifs définis.

  • La phase Act permet d’ajuster le tir : revoir les processus, renforcer certains contrôles, adapter les outils, ou requalifier certains risques à la lumière d’un incident ou d’une évolution du SI.

Ce cycle structurant permet d’ancrer durablement la cybersécurité dans la culture de l’organisation, en favorisant une démarche réactive, itérative et pilotée.

 

6 étapes pour déployer un SMSI en entreprise

 

Étape 1 : obtenir le sponsoring de la direction générale

 

La mise en place d’un SMSI en entreprise commence par un alignement stratégique. Sans le soutien de la direction générale, le projet risque de rester cantonné au service IT, sans véritable portée transverse.

 

Il est donc indispensable que le COMEX comprenne les bénéfices d’un SMSI en matière de pilotage des risques, d’image de marque et de conformité. Ce sponsoring permettra de mobiliser les directions métiers, de débloquer les ressources nécessaires, et d’inscrire la cybersécurité dans la trajectoire globale de l’entreprise.

 

Étape 2 : délimiter le périmètre du SMSI

 

Le SMSI n’a pas vocation à couvrir l’ensemble du SI d’un seul coup. Il est souvent plus pertinent de démarrer sur un périmètre restreint, mais stratégique : une entité métier, un site critique, une application centrale…

 

Ce choix doit être mûrement réfléchi. Il détermine les exigences, les parties prenantes à mobiliser, et le niveau de profondeur attendu. Il faudra également clarifier les interfaces avec les prestataires ou les filiales, et veiller à documenter les responsabilités de chacun.

 

Étape 3 : cartographier les actifs et évaluer les risques

 

Une fois le périmètre fixé, la première étape opérationnelle consiste à recenser les actifs concernés : serveurs, flux, logiciels, données, infrastructures, mais aussi processus et compétences.

 

Cette cartographie servira de base à une analyse des risques rigoureuse. Il s’agira d’évaluer les menaces potentielles, les vulnérabilités présentes, et les impacts envisageables sur l’activité. Des méthodes comme EBIOS RM ou ISO 27005 apportent un cadre éprouvé pour structurer cette démarche.

 

Étape 4 : définir la politique de sécurité et les objectifs

 

Sur la base de cette analyse, l’entreprise peut formuler une politique de sécurité claire, adaptée à son niveau de maturité et à ses enjeux sectoriels.

 

Cette politique devra être validée par la direction, communiquée en interne, et traduite en objectifs opérationnels. Réduction des incidents, amélioration de la conformité, sécurisation des accès, amélioration du temps de détection : chaque objectif devra être mesurable, piloté et inscrit dans le plan d’action du SMSI.

 

Étape 5 : mettre en oeuvre les mesures de sécurité

 

Une fois la politique de sécurité définie et les risques cartographiés, vient l’étape de la mise en œuvre. Celle-ci s’articule autour de deux piliers indissociables : les mesures techniques d’une part, et les mécanismes organisationnels d’autre part.

 

Sur le plan technique, il s’agit d’abord de sécuriser les accès et les échanges. L’authentification multifacteurs, le cloisonnement réseau, le chiffrement des données ou encore la journalisation des événements doivent être mis en œuvre de manière cohérente, avec une attention particulière portée aux comptes à privilèges. Des solutions comme le gestionnaire de mots de passe LockPass permettent de centraliser la gestion des identifiants en garantissant à la fois leur robustesse, leur traçabilité et leur non-réutilisation. Grâce à ses fonctionnalités d’auto-remplissage, de génération de secrets complexes et de gestion des comptes partagés, LockPass renforce considérablement la sécurité opérationnelle, tout en réduisant la dépendance à des pratiques manuelles à risque.

 

En parallèle, la sécurisation des transferts de fichiers entre collaborateurs, clients ou prestataires constitue un autre point de vigilance. Là encore, la mise en place d’un canal dédié tel que LockTransfer, offre une alternative fiable aux envois par mail ou aux plateformes grand public. L’outil permet de tracer les échanges, de maîtriser les accès et de chiffrer les contenus de bout en bout, tout en s’intégrant facilement dans les flux de travail existants.

 

Sur les aspects les plus sensibles (contrats, documents RH, données financières…) le recours à un coffre-fort numérique sécurisé constitue un gage supplémentaire de protection et de conformité. La suite LockSelf propose à cet effet un environnement chiffré, souverain, administrable par la DSI, et compatible avec les exigences de conservation et d’intégrité définies par l’ISO 27001.

 

Enfin et sur le plan organisationnel, il est indispensable de formaliser des procédures, d’encadrer les droits d’accès, de structurer la gouvernance des tiers et de renforcer les compétences des équipes. Ces actions doivent être coordonnées dans le temps, et accompagnées d’outils de pilotage capables de fournir une vision claire de l’état de conformité du périmètre. IAM, SIEM, outils de pilotage des campagnes de sensibilisation… les solutions ne manquent pas, mais leur efficacité dépend avant tout de leur cohérence et de leur bonne intégration dans l’écosystème de sécurité de l’entreprise.

 

Étape 6 : contrôler, auditer, améliorer

 

Une fois le dispositif en place, il s’agit de s’assurer qu’il reste efficace, pertinent et adapté aux évolutions de l’environnement numérique. Cette dernière étape vise à structurer un pilotage continu, appuyé sur des données concrètes, des contrôles réguliers et un processus d’amélioration structuré.

 

La première brique repose sur le suivi d’indicateurs de performance. Ces KPI doivent permettre d’évaluer la maturité du Système de Management de la Sécurité de l’Information dans le temps : fréquence des incidents, taux d’application des correctifs, couverture des sauvegardes, participation aux campagnes de sensibilisation... Leur définition doit refléter les objectifs du SMSI, et permettre d’alimenter des arbitrages clairs auprès de la direction.

 

Viennent ensuite les audits de sécurité internes, à organiser selon les exigences de l’ISO 27001. Ces contrôles visent à vérifier la conformité du système, mais aussi à détecter les écarts entre les procédures théoriques et les pratiques réelles. Ils permettent de repérer les zones de fragilité, de valoriser les points forts, et d’objectiver les besoins d’amélioration.

 

Cette étape active la phase Act du cycle PDCA. Les écarts identifiés doivent donner lieu à des mesures correctives formalisées, qu’il s’agisse d’ajustements techniques, de renforcement organisationnel ou d’évolutions stratégiques. La revue de direction joue ici un rôle central : elle assure la cohérence globale du SMSI, en revalidant les priorités à la lumière des incidents, des audits et des évolutions réglementaires.

 

 

Vous l’aurez compris, en intégrant ces mécanismes de contrôle dans une boucle continue, l’entreprise maintient un haut niveau de vigilance, capable d’absorber les mutations du SI et les nouvelles cybermenaces sans rupture de posture.

 

 


Sources : 

 

1 https://www.iso.org/fr/standard/27001

2 https://www.cnil.fr/fr/comprendre-le-rgpd


3 https://cyber.gouv.fr/la-directive-nis-2

 

4 https://acpr.banque-france.fr/fr/reglementation/focus-sur-la-reglementation/transverse/digital-operational-resilience-act-dora